Fait à Lyon du 7 au 10 février 2019 par Valentina Barriga, Alice de Boissezon, Pierre Borel, Frédéric Déotte, Audrey Dewet, Thomas Ducasse, Alexandre Dumont, Timothey V. K. Dyèvre, Christophe Dymanche, Leila El Yaakabi, Brigitte Goffart, Élisabeth Préfet, Hugo Hyart, Antoine Hummel, Léa Lanoë, Xavier Metz, Olivier Nourisson, Philipp Rabe, Amalia Vargas, ainsi que Grégoire Sourice en détachement, et Julien Schneider et Juan Diego Otero sans le savoir. 48 pages. 60 exemplaires. 13€ frais de port inclus.ou : legobistable[at]gmail.com
Puisqu’on s’est donné comme jeu et contrainte, pour ce numéro de Legovil, d’organiser une tragédie pendant les trois jours à venir, et de la représenter le dernier soir devant un public (invité ou fortuit), je crois qu’on peut dire qu'on s'est placés sous le joug, ou sous l’influence, des deux notions qui dessinent l’ambitus tragique : la nécessité et la fatalité.
Faire, mais rien de spécial. Une position intenable qui fait coïncider l'étau déontique et l'ambitus tragique. Tous deux informent une distinction qui permet de les réunir sous l'énoncé suivant : on peut faire n’imp mais pas nawak. N’imp, c'est : ce qu’on veut ex tempore, ce qui flatte le moment. Nawak – en allemand on dirait Quatsch – ce serait quelque chose en tant que ça pourrait être aussi bien rien du tout.
Le petit arc déontique de Legovil, c’est : A) au bout de trois jours, des choses devront être arrivées (avoir été dites, écrites, dessinées, enregistrées, retranscrites, rapportées, consignées, etc.) ; B) ces choses ne sont pas déterminées, au sens où les trois jours ne sont pas la mise en œuvre d'un « projet », la mise au propre d'un devoir – ni, d'ailleurs, le moment festif où un « collectif » consomme, savoure et signe ses obsessions, ou célèbre la façon si voluptueuse qu'il a d'être obsessionnel.
Or, pour Legovil – il est inutile de le nier même si ça entame notre sentiment d’être des sagouins magnifiques – il est inconcevable qu’au bout des trois jours il n’y ait rien du tout, en même temps qu'il est inconcevable de se laisser aller à la cursivité aristocratique hyperindulgente envers la spontanéité, la virtuosité, la volubilité.