Aise est le nom propre de cet espace non représentable. Le terme aise désigne en effet, selon son étymologie, l’espace à côté (adjacens, adjacentia), le lieu vide où il est possible à chacun de se mouvoir librement, dans une constellation sémantique où la proximité spatiale voisine avec le temps opportun (à l’aise, avoir ses aises) et la commodité avec le relation appropriée. Les poètes provençaux (dans les vers desquels le terme apparaît pour la première fois en langue romane, sous la forme aizi, aizimen) dont de l’aise un terminus technicus de leur poétique, désignant le lieu même de l’amour. Ou…
Toute plainte est toujours plainte à propos du langage, de même que toute louange est avant tout une louange du nom. Tels sont les extrêmes qui définissent le domaine et la compétence de la langue humaine, sa manière de se référer aux choses. La plainte commence là où la nature se sent trahie par la signification ; là où le nom dit parfaitement la chose, le langage culmine dans le chant de la louange, dans la sanctification du nom. Giorgio Agamben La communauté qui vient Seuil 1983…
La relation d’exposition entre l’existence et l’essence – la référence et le sens – n’est pas une relation d’identité (la même chose, idem) mais d’ipséité (la même chose, ipsum). Nombre de malentendus surgissent, en philosophie, de la confusion entre l’une et l’autre. Giorgio Agamben La communauté qui vient Seuil 1990…
Quelconque est la chose avec toutes ses propriétés ; aucune d’elles, toutefois, ne constitue une différence. L’indifférence aux propriétés est ce qui individualise et dissémine les singularités, les rend aimables (quodlibétales). Giorgio Agamben La communauté qui vient Seuil 1981…