Quelles qu’en soient les raisons, les bonnes, les mauvaises, les gravement soupçonnables, les hautement condamnables, quoique ne parlant que de moi ou, du moins, qu’à partir de moi, je n’ai pas envie de parler de moi. J’ai, dès l’enfance, accordé une attention démesurée, moins toutefois à ma personne qu’à la question de savoir quelle attention il convenait que j’accordasse à ma personne. J’ai, conjointement, accordé mon attention moins à mes vêtements qu’à la question de savoir quelle attention il convenait que j’accordasse à mes vêtements. J’ai, par la suite, résolu de la sorte, l’une et l’autre de ces questions : il…
Dernière en grec (septième ex æquo). Devant ma honte, ma stupeur. Je n’avais donc jamais eu honte ? J’avais vu la honte des autres, je les avais vus être en situation honteuse. Et maintenant, mon tour était venu. La douleur, toutefois – c’était la douleur qui m’étonnait : que ce fût une douleur, et qu’elle montât en moi, fût en moi, fût moi, au lieu que je m’étais attendue à porter ma honte comme un vêtement peu seyant. L’expérience, disons, des chaussettes hautes (beaucoup de jeunes filles, à l’âge que j’avais alors, portaient des bas) : je réprouvais qu’on condamnât quelqu’un à…
Certaine manière quasi de délire et, en tout cas, de ridicule consiste en le développement d’objections telles qu’elles ne viendraient à l’esprit de personne, du moins lisant (et écrivant – personne n’irait écrire cela), en telle sorte que l’on peut se permettre de passer outre, et même qu’on le doit ; néanmoins l’objet de ces objections est, c’est à savoir le plus souvent un illogisme dans l’énoncé, l’inaperçue capacité d’illogisme des énoncés. En ce sens, mes objections sont parfaitement sérieuses, elles sont même terrifiantes, et elles constituent – en effet, elles se répètent – une large part de ma difficulté d’écrire.…