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ThomasBernhard ⋅ « Discours lors de la remise du prix d’État autrichien » ⋅ Mes prix littéraires
Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs, Il n’y a rien à célébrer, rien à condamner, rien à dénoncer, mais il y a beaucoup de choses dérisoires ; tout est dérisoire quand on songe à la mort. On traverse l’existence, affecté, inaffecté, on entre en scène et on la quitte, tout est interchangeable, plus ou moins bien rôdé au grand magasin d’accessoires qu’est l’État : erreur ! Ce qu’on voit : un peuple qui ne se doute de rien, un beau pays – des pères morts ou consciencieusement dénués de conscience, des gens dans la simplicité et la bassesse, la pauvreté de leurs besoins… Rien que des…
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ThomasBernhard ⋅ Déjeuner chez Wittgenstein
Nos petits déjeuners rien n’a changé depuis vingt ans depuis trente ans rien nous tartinons depuis trente ans la même chose sur le même pain et nous buvons le même thé en plus tu ne trouves pas que nous devrions nous suicider uniquement à cause de se fait Thomas Bernhard Déjeuner chez Wittgenstein Michel Nebenzahl L’arche 1989 Ritter, Dene, Voss, 1984 fr…