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Saïd, L’Orientalisme

[Le non-Européen que connaît l’Européen] est soit un per­son­nage comique, soit un atome dans une vaste col­lec­ti­vi­té dési­gnée dans le dis­cours cou­rant ou dans le dis­cours culti­vé comme un type indif­fé­ren­cié appe­lé Oriental. L’orientalisme a contri­bué à créer ce type d’abs­trac­tions par son pou­voir de géné­ra­li­sa­tion, qui conver­tit des exem­plaires d’une civi­li­sa­tion en por­teurs de ses valeurs, de ses idées et de ses posi­tions, que les orien­ta­listes, pour leur part, avaient trou­vées dans « l’Orient » et trans­for­mées en mon­naie cou­rante cultu­relle.
[The non-European known to Europeans] is either a figure of fun, or an atom in a vast col­lec­ti­vi­ty desi­gna­ted in ordi­na­ry or culti­va­ted dis­course as an undif­fe­ren­tia­ted type cal­led Oriental, African, yel­low, brown, or Muslim. To such abs­trac­tions Orientalism had contri­bu­ted its power of gene­ra­li­za­tion, conver­ting ins­tances of a civi­li­za­tion into ideal bea­rers of its values, ideas, and posi­tions, which in turn the Orientalists had found in “the Orient” and trans­for­med into com­mon cultu­ral cur­ren­cy.
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trad.  Catherine Malamoud
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p. 421