22 02 22

La matière appelée 20e siècle

Regarde j’ai une brosse, un manche : je suis tout et par­ties balai. Pour autant que j’en juge, ma brosse est en « poils » de syn­thèse, mais c’est peut-être le moins fun de tous les facts à mon endroit. Déjà mieux : Mon manche a été recou­vert d’un film plas­tique impri­mé bois. C’est qu’on a pen­sé, à un moment de ma concep­tion, qu’il serait bon, ou bien, ou beau, pra­tique ou per­ti­nent, judi­cieux sans être logique, pas inap­pro­prié mais sans néces­si­té, de faire accroire gen­ti­ment à du bois. Et d’un vote solen­nel, au 39e étage du siège ou dans le bureau vitré sur­plom­bant la salle des machines, on a opté pour le film plas­tique imi­ta­tion bois, écar­tant ou remet­tant à d’autres modèles les deux ou trois pro­po­si­tions alter­na­tives du desi­gner-pro­duit.

Un assor­ti­ment de scies donne
aux blocs de bois l’épaisseur
vou­lue. En pivo­tant,
la machine à pro­fi­ler les
pousse le long d’une tête
de coupe. Chaque passe pro­file
la moi­tié d’un bloc. Les ouvriers
retournent le bloc de bois
et le posi­tionnent pour une seconde
passe qui pro­file l’autre moi­tié.
Il existe une machine à pro­fi­ler pour
chaque modèle de brosse.

Mon impri­mé bois, vei­né, noueux, zélé dans la vei­nure, fait une impres­sion de bois satis­fai­sante à la mesure du désir de cha­cun de se lais­ser satis­faire, c’est-à-dire très satis­fai­sante pour qui a déjà,
per­ché dans la contem­pla­tion
des grands saules qui ont
la majes­té des gifs à la boucle splen­dide
et par­fai­te­ment nom­més,
ou, pico­rette à cran dans la ville
le regard pigeon­neu-
sement aiman­té par les grilles cir­cu­laires,
conçu une cer­taine image géné­rique de bois d’arbre.

En tant qu’esthéticien de l’objet
le desi­gner-pro­duit tra­vaille pour une mul­ti­tude
de sec­teurs indus­triels
ou même arti­sa­naux. Il conçoit
le look des objets ou des pro­duits fabri­qués
en série mais aus­si celui de
leurs embal­lages. Lors de sa créa­tion
sur ordi­na­teur, il doit tenir compte d’une
mul­ti­tude de contraintes : la dura­bi­li­té
du pro­duit, son ergo­no­mie, sa faci­li­té
de ran­ge­ment, sa pos­si­bi­li­té à être
recy­clé. Dans son tra­vail de concep­tion de l’objet, il assure
le choix des formes, des cou­leurs,
des volumes et des maté­riaux à
uti­li­ser pour la fabri­ca­tion.

Que mon film plas­tique motif bois vei­né indique le bois en fai­sant genre du bois, sans besoin de figu­rer le bois si réa­lis­te­ment, est le résul­tat d’un choix de concep­tion adres­sé au plus grand nombre – mon prix est sous les 5 euros. Alors, que, grat­tant le film impri­mé bois de mon manche, on découvre un manche qui pré­ci­sé­ment est en bois, voi­là un fait piquant, comme on disait jadis pour se mon­trer sen­sible aux para­doxes, et apte à les goû­ter plu­tôt que les redou­ter.

Quelle que soit la forme que je pos­sède, celle-ci ne fait que me pré­pa­rer pour la récep­tion d’une autre forme, et je ne cesse de me mou­voir pour me dépouiller de la forme que je pos­sède et pour en obte­nir une autre. Quand je l’ai obte­nue, c’est encore la même chose. Je suis…

– Une volon­té, une puis­sance ?
Non.
– Une ambi­tion au ser­vice de la France ?
Non plus.
– Une cage-à-men­tal dans toute sa clin­quance ?
Pas davan­tage.

Malgré leur usage fré­quent, il est essen­tiel
que les têtes de coupe res­tent affû­tées, afin que
les coupes soient nettes et uni­formes.
C’est pour­quoi elles sont faites de
car­bure, un maté­riau
encore plus robuste que l’acier.
Les ouvriers tra­vaillent cer­tains
modèles avec une tête de coupe
addi­tion­nelle pour tailler une rai­nure
sur les côtés – qui don­ne­ra
une meilleure prise à la brosse.

Mon manche est d’un bois clair
d’un bois déce­vant
un bois triste comme du pain blanc
du pain blanc de marque Ikea
sans nœuds ni veines
triste comme un bou­le­vard sans pla­tanes. Avec pla­tanes. Triste comme un bou­le­vard.
Sur mon manche en bois blanc, les preuves de boi­si­té sont minces, et plus tac­tiles que mani­festes : ridules, strioles, bosses – minus­cules conces­sions du lisse idéal. Me tou­cher revê­tu ou nu inverse le rap­port : le film impri­mé bois de mon manche donne une bien moins convain­cante impres­sion de bois que le bois blanc qu’il couvre et qui fait assu­ré­ment la matière défi­ni­tive de mon manche (il n’y a, sous le bois de mon manche, rien d’autre que du bois, davan­tage de bois, et du bois de même bois). Mais le film impri­mé de mon manche satis­fait mieux, il fau­drait s’en convaincre, à l’idée géné­rale que le plus grand nombre se fait, et dont il se flatte, du bois – l’idée mer­veilleuse du bois d’arbre qui manque, vient à man­quer, fait défaut et fait signe en fai­sant défaut de ce que nous ne savons plus
vivre,
sen­tir,
bâtir en dur et
fécon­der l’ennui
sans tout salo­per.

Le desi­gner-pro­duit ne tra­vaille pas seul
devant son ordi­na­teur avec
ses logi­ciels 2D et 3D, ses images de
syn­thèse et ses maquettes numé­riques.
Il ne conçoit pas
à l’aveuglette, mais tient compte
des para­mètres com­mer­ciaux,
éco­no­miques et finan­ciers com­mu­ni­qués par le ser­vice
mar­ke­ting de l’entreprise qui lui trans­met les
résul­tats des enquêtes auprès de la clien­tèle.

Je ne dis­con­ti­nue pas de me dépouiller d’une forme pour en revê­tir une autre, fai­sant de moi un par­te­naire impré­vi­sible, l’ami qu’on retrouve tou­jours quelque part et dont la rocam­bo­lesque infi­dé­li­té atten­drit plu­tôt qu’elle n’irrite. Sitôt que je me dépouille d’une forme, j’en assume une autre plus vite qu’il ne faut pour le dire ; il n’y a aucune latence, aucune régence, aucune vacance. Je ne suis jamais à court de forme, je ne manque jamais de ma forme, je ne manque jamais à ma forme. Je suis…

– Un para­mètre com­mer­cial dont il est tenu compte ?
Non.
– Avoir 5 ans, une gueule d’ange et déjà le sou­rire des par­ve­nus ?
Non plus.
– Une vie ou com­ment sur­viennent les dés­illu­sions. **** 13 juil 2007 Avantages : Style de qua­li­té, facile à lire, pre­nant, poé­tique, mélan­co­lique Inconvénients : – Recommandable Oui + ?
Pas davan­tage.

Ces blocs de bois de 60 sur 6,5cm devien­dront
des balais-brosses, ces grands balais
uti­li­sés pour net­toyer le sol.
Les blocs passent dans une machine auto­ma­ti­sée
qui perce un trou au centre et taille
deux rai­nures de chaque côté. On insère
dans le trou la douille d’acier
qui tient en place le manche du balai.
Les balais-brosses arron­dis net­toient mieux dans les coins.
Pour pro­duire ce modèle,
on arron­dit les blocs
de bois rec­tan­gu­laires
à l’aide d’une tête de coupe.

De ceci je suis le symp­tôme :

Ami⋅e⋅s,
le rap­port géné­ral au bois
a été bou­le­ver­sé.

On prête désor­mais plus volon­tiers la digni­té du bois à ce qui flashe un obtus air de bois qu’à ce qui en a un air modé­ré, rai­son­nable, pour tout dire vrai­sem­blant. Sont doré­na­vant pré­fé­rés à la per­sonne du bois des per­son­nages de bois, jugés meilleurs alliés de nos sens parce que plus pit­to­resques. Parmi eux, en bonne place, peut-être dans le pre­mier rôle : le per­son­nage du bon vieux bois d’arbre robuste et fon­cé. Le bon vieux bois d’arbre robuste et fon­cé rejoint la quin­caille raré­fiée, en voie de dis­pa­ri­tion – bat­te­rie d’archaïsmes vivants, vibrants, dont on se fait don­ner, par acquit de mau­vaise conscience, des impres­sions criardes. C’est le bon bois de nos forêts. Sa main est chaude sur notre front. Il a le charme et le pres­tige, l’autorité de ce qui naguère, hier encore, ce matin au réveil, cou­vrait le monde de sa majes­tuo­si­té.

Dans une autre usine, une per­ceuse
assis­tée par ordi­na­teur
pra­tique des ouver­tures pour les fibres de la brosse.
Le modèle à l’écran, un balai-brosse,
est per­cé de 240 trous.
Le per­çage s’effectue en une minute
à peine. Prochaine étape : l’insertion des fibres.

Mais évi­dem­ment tout le monde sait bien, en fait, que mon film n’est pas en bois – c’est au pre­mier coup d’œil, à la pre­mière sai­sie. Mon film n’est pas une illu­sion à l’usage des indi­vi­dus ; c’est une conven­tion col­lec­tive, quelque chose qui fonc­tionne même quand on gratte – on peut grat­ter – grat­tons tou­jours – grat­tez chez vous et vous ver­rez. Quelqu’un main­te­nant sor­ti­rait et diraitPause, pouce, on arrête tout, le jeu, le leurre, la déconne : on ne retrou­ve­ra pas le bois en se payant de film plas­tique impri­mé bois. Il ne s’agit même pas de retrou­ver le bois à vrai dire. Les retrou­vailles sont com­pro­mises. Le bois est der­rière nous ; il doit y res­ter., quelqu’un diraitCamarades, regar­dons-nous en face et admet­tons ceci : jamais les impri­més bois ne nous ren­dront le bois. Nous sommes condam­nés à appré­cier un bois second, à nous chauf­fer d’un bois second, à ché­rir dans le bois ce qui seconde notre impres­sion pit­to­resque du bois, qui n’est qu’un pro­duit de notre désir impé­rieux, som­ma­tif de bois d’arbre authen­tique., bref quelqu’un sor­ti­rait les bras en croix au car­re­four et diraitMes frères ! Réveillez-vous ! Ouvrez les yeux ! Concentrez-vous ! Regardez mieux !, et tout conti­nue­rait comme avant. Tout conti­nue­rait comme avant parce qu’en même temps, en un sens, mon film plas­tique en outrance de bois est plus vrai que le bois de mon manche. Mon film est d’un vrai outran­cier, comique, hyper­bo­lique. Dans mon cos­tume plas­tique motif bois vei­né, je suis du bois fon­da­men­tal, du bois du fond des âges – je suis un singe : j’ai le charme et l’inquiétante fan­tai­sie de presque tous les singes : je res­semble à ce qui me suc­cède ; je figure ce que je pré­cède ; j’i­mite ce que j’an­nonce.

Les fibres sont faites de crin de che­val,
de vinyl,
de feuilles de plantes ou d’arbres, ou encore
de matières
syn­thé­tiques comme le poly­pro­py­lène. La machine
à insé­rer les fibres
est entiè­re­ment
auto­ma­ti­sée. Comme on peut le voir
au ralen­ti, elle
mani­pule envi­ron 40 brins
à la fois, qu’elle plie
en deux pour les insé­rer
et les bro­cher dans le trou.

À quel moment de l’histoire le film plas­tique impri­mé bois posé sur du vrai bois n’est plus un fait si éton­nant ? À quel moment ce fait piquant perd-il son pou­voir de sidé­ra­tion, deve­nant juste fun ? La ques­tion est mal posée. Tu négliges le plai­sir à. Tu oublies la matière appe­lée 20e siècle. Le siècle du plas­tique est aus­si le siècle du plai­sir à :
« Plaisir au des­sin »
« Plaisir au poème »
« Plaisir à Corneille »
« Plaisir à la tem­pête »
etc.
Il y a un plai­sir à l’imprimé, au pho­to­gra­phié bois. Peut-être que, jadis, une néces­si­té à pré­si­dait à la concep­tion des balais, encore qu’il soit dif­fi­cile de croire qu’une telle néces­si­té eût seule infor­mé les balais, nous eût seule don­né une cou­leur, eût seule déci­dé de notre volume et de nos maté­riaux. Toujours est-il que, pro­gres­si­ve­ment, insen­si­ble­ment, dans une abon­dance de balais et dans une diver­si­té de brosses et de manches, la néces­si­té à fut été sup­plan­tée par le plai­sir à, et, dégé­né­rant, se gon­flant et s’étrécissant (se petit-embour­geoi­sant), le plai­sir à fut lui-même été sup­plan­té par l’idée que ça serait sym­pa de recou­vrir le bois géné­rique du bois du temps de quand le monde était encore boi­sé, les chau­mières entiè­re­ment cou­vertes et meu­blées du bois fon­cé de nos bois.

Tu me crois stable dans ma forme ; en fait, je suis déjà en route vers ma pro­chaine méta­mor­phose. Et je ne quitte jamais cette route, si bien que je suis per­pé­tuel­le­ment occu­pée à me dévê­tir de ma forme actuelle et dans le même temps – c’est-à-dire vrai­ment simul­ta­né­ment, cette simul­ta­néi­té qui t’enfume autant que les len­teurs cos­miques – de pas­ser ma forme sui­vante devant le miroir de la garde-forme. Qui suis-je pour toi qui m’attends dans le ves­ti­bule pen­dant que je me regarde chan­ger de forme ? Qui suis-je pour toi qui ne sais assis­ter à mes trans­for­ma­tions, ne sais que consta­ter, avec le retard catas­tro­phique de tous les constats, que je porte sur moi une forme neuve ? Je suis…

– Le car­bure ?
Non.
– Un pro­fes­sion­nel à l’affût des styles esthé­tiques ?
Non plus.
– La France, la République, la vie ?
Rien de tout ça.

Il y a dans le plai­sir à quelque chose de pré­cieux – un désir, voi­là. Un désir de bois qui ne se satis­fe­ra que de crème de bois, de velou­té de bois, de mous­se­line de bois dans son cœur fon­dant à la bisque de sève et son espu­ma d’au­bier sur­mon­té d’une fleur de cam­bium. Un cer­vi­dé nom­mé désir.

Ou alors c’est encore beau­coup plus simple – moins aris­to que le plai­sir à et moins bour­geois que c’est sym­pa : c’est (et c’est sûre­ment la cause négli­gée de beau­coup de choses jetées dans le monde) sim­ple­ment que c’est rigo­lo. Ce n’est pas que c’est drôle, non. C’est rigo­lo – inno­cen­tif de drôle, comme can­dide est l’innocentif de con. Les inno­cen­tifs, qui doublent tout le voca­bu­laire fran­çais de base, trans­cendent et savent récon­ci­lier les classes dans l’émerveillement de l’Enfance Commune. C’est rigo­lo fait ça, désar­mant. Rigolo fait le taf éclec­tique, post-idéo­lo­gique : La matière ? C’est rigo­lo. Ça n’est pas sim­ple­ment mar­rant (on n’est pas fon­fons avec les potes dans une loca­tion de mon­tagne), c’est pas juste inté­res­sant (on n’est pas à l’expo) : c’est rigo­lo.

C’est impos­sible à faire com­prendre.

Il faut le vivre pour le croire.

Le desi­gner-pro­duit occupe une place
char­nière entre des contraintes
tech­niques et com­mer­ciales. Il est
simul­ta­né­ment inven­teur, artiste, tech­ni­cien
et ergo­nome. C’est aus­si un pro­fes­sion­nel
à l’affût des nou­velles tech­no­lo­gies, des modes
de com­por­te­ment et de l’évolution
des styles esthé­tiques.

La table en plas­tique dont le revê­te­ment fait genre bon vieux bois fon­cé, taci­turne et noueux, ne pro­cède pas néces­sai­re­ment d’une nos­tal­gie pour le bois d’arbre ; on gagne peu à sup­po­ser qu’ap­pré­cier c’est, dans ce cas, s’illu­sion­ner – ou alors sup­po­sons une illu­sion qui se connaît telle, quelque chose comme : le plai­sir au figu­ra­tif (le plai­sir pris à se savoir pris, rou­lé, abu­sé par le figu­ra­tif). Tout le monde sait bien que c’est nawak, et c’est parce qu’étant sciem­ment nawak ça fonc­tionne quand même que peut adve­nir ce moment magique dans l’histoire du bois où l’immémorial com­pli­ment Elle est bien ta table en bois ! se voit rem­pla­cé par Sylé l’effet bois de ta table !

On appré­cie l’effet bois des meubles, des balais, des papiers peints, et tout le monde en est satis­fait. L’École Sceptique est satis­faite :
au sens où ça va bien,
où ça va bien comme ça,
au sens où ça va bien de faire sem­blant qu’authentique a un sens hors son propre sub­strat,
au sens où ça va bien de faire comme si le goût était une caté­go­rie du juge­ment.

L’École Suspension Consentie de l’Incrédulité est satis­faite :
au sens où c’est rigo­lo, voi­là, c’est rigo­lo c’est tout, c’est juste que c’est rigo­lo. Ça ne repaî­tra pas tes sens mais tu pas­se­ras un bon moment, tu te dis­trai­ras un ins­tant de l’angoisse du salut, tu com­mu­nie­ras dans le faux avec les vrais – seuls les vrais savent qu’ils sont faux.

Regardons main­te­nant
le pro­ces­sus à la vitesse
nor­male. La machine rem­plit 4 trous
à la seconde. Le sys­tème infor­ma­ti­sé
guide les machines, qui
suivent dif­fé­rents modèles
pour pro­duire des brosses
et des balais propres à tous les usages.

Je suis la trans­for­miste de ma forme. Quelle que soit la forme que je prends, je ne fais que me pré­pa­rer à rece­voir une autre forme, inces­sam­ment. Insaisissable mais tou­jours sou­dain dans tes bottes ou sur tes épaules, tou­jours devant toi comme des phares devant le lapin, je n’arrête jamais de tro­quer ma forme actuelle pour une autre, à une vitesse sidé­rante de len­teur qui ne te per­met pas de sai­sir autre chose que la forme qui m’a déjà quit­tée. Je suis…

– La matière ?
Oh oui la matière. La matière bien joué. La matière en effet. La matière c’est cor­rect. La matière bra­vo. Parfaitement la matière.

*

Une hypo­thèse défla­tion­niste : le film plas­tique impri­mé bois est l’emballage du manche, son plas­tique (comme on entend encore dire quel­que­fois) ; ce qui, par une extra­va­gance très méréo­lo­gique, engage à for­mu­ler une pro­po­si­tion comme :

Le film plas­tique impri­mé bois de son manche est le plas­tique du balai de bois.

Dans cette hypo­thèse, nous venons, superbe ien­cli de balais, d’exaucer le pre­mier vœu d’un desi­gner-pro­duit : prendre un plai­sir fou, ayant consta­té l’emballage, à le mettre en pièces.