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Burton, Anatomie de la mélancolie

En conclu­sion, puisqu’il est avé­ré que le monde entier est mélan­co­lique, ou fou, qu’il est idiot, tout comme cha­cun des membres qui le com­posent, ma tâche est main­te­nant ter­mi­née, et j’estime avoir suf­fi­sam­ment illus­tré mon pro­pos ini­tial. Je n’ai à pré­sent plus rien à dire. His sanam men­tem Democritus –[Démocrite leur sou­haite de deve­nir sains d’esprit, et je ne peux que leur sou­hai­ter, ain­si qu’à moi-même, un bon méde­cin, et à nous tous un esprit meilleur.

Et bien que, pour les rai­sons sus­men­tion­nées, j’eusse juste cause d’aborder ce sujet, afin de mettre au jour ces formes spé­ci­fiques de délire, afin que les hommes puissent recon­naître leurs imper­fec­tions, et s’efforcent de réfor­mer ce qui ne va pas, j’ai pour­tant une inten­tion plus sérieuse désor­mais ; et, afin d’éviter toute digres­sion impor­tune, je ne dirai plus rien de ceux qui sont impar­fai­te­ment mélan­co­liques, méta­pho­ri­que­ment fous, ou légè­re­ment fous, ou qui sont par nature stu­pides, colé­riques, saouls, idiots, sots, moroses, orgueilleux, vani­teux, ridi­cules, insen­sés, obs­ti­nés, impu­dents, extra­va­gants, secs, gâteux, ennuyeux, déses­pé­rés, écer­ve­lés, etc., fous, déments, imbé­ciles, anor­maux, au point qu’aucun nou­vel hôpi­tal ne pour­rait les accueillir, aucun remède les aider […]