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Burton, Anatomie de la mélancolie

Le monde entier pour­rait être entiè­re­ment remo­de­lé si les puis­sances d’en haut le trou­vaient oppor­tun, et retour­né sur l’en­vers comme meules de foin pen­dant la mois­son, de haut en bas ou de bas en haut : comme nous retour­nons les pommes sur elles-mêmes devant le feu, ain­si le monde tourne sur son axe ; ce qui est actuel­le­ment sous le Pôle se retrou­ve­rait sous la ligne de l’é­qui­noxe, et ce qui est en zone tor­ride bas­cu­le­rait dans le cercle arc­tique ou antarc­tique, pour être à tour de rôle réchauf­fé par le Soleil ; ou s’il y a une infi­ni­té de mondes, et que chaque étoile fixe soit un soleil entou­ré de ses pla­nètes (comme Bruno et Campanella en concluent), trois ou quatre mondes se téles­co­pe­raient en un seul, ou alors un monde écla­te­rait en quatre nou­veaux, comme il plai­rait à ces puis­sances.