Assez de phénomènes. Si on n’avait pas de rivières et pas d’eau, comment est-ce qu’on ferait pour boire, pour laver ? Pourquoi se lever puisqu’on se couchera ? Pourquoi se laver puisqu’on se salira ? Comment des petits points noirs sur le papier peuvent-ils contenir une pensée ? Comment les mots viennent-ils dans ma bouche en même temps que je pense ? Comment la parole, qui est un bruit, peut-elle transporter la pensée ? Pourquoi y a‑t-il du monde ? Que fait-on dans le paysage ? Pourquoi y a‑t-il des arbres, des bêtes ? Elles ne savent pas, elles ne peuvent pas, elles ne veulent pas vouloir. Je ne suis qu’une machine ; je dois faire des efforts pénibles pour rester quelqu’un. Mon estomac est complètement inerte. La masse alimentaire remue comme dans un sac. Tout le temps que j’ai l’estomac plein. J’ai les membres brisés et mes yeux se sont retirés dans mon crâne. Je ne pense qu’à mon estomac, c’est dans mon estomac que réside toute ma vie. On n’a jamais vu de fou qui se croie fou. Pourquoi les messieurs n’ont-ils pas de robe ? Je suis seulement près de moi, je ne suis pas en moi. Je vais encore partir sans avoir rien su dire. Toutes mes idées sont là quand je rentre chez moi. Ne t’épuise pas à te changer ; tu vas mourir. Je crois que je vous ai tout dit, et pourtant je n’ai rien dit de l’essentiel. Si je voyais des gens faire la même chose que moi, je les enverrais en prison. Regardez mes yeux, vous verrez qu’ils sont égarés. Le scrupule est la forme justiciable du doute. Chacune de mes pensées est un nid de péchés. Pourquoi y a‑t-il du monde ? Elles ne savent pas, elles ne peuvent pas, elles ne veulent pas vouloir. Je vais encore partir sans avoir rien su dire de ce que j’avais à dire. Je ne sais plus croire ni savoir. Comme un manteau de fatigue qui tombe sur mes épaules. Si elles se croyaient vraiment scrupuleuses, ces âmes seraient bientôt guéries. D’un péché l’honnête omission n’empêche pas la rémission. J’ai le cœur pur, puisque j’ai des scrupules. Les complexions lymphatiques, froides et mélancoliques, sont un terrain très propre à produire cette sorte d’épines. Comment se fait-il qu’il y ait des éclairs, un soleil, comment se fait-il qu’il fasse jour ou nuit ? Assez de phénomènes. Assez de phénomènes. Assez de phénomènes. Je retrouve mes idées en rentrant chez moi. Comme un sac poubelle oublié devant la porte. Même si votre confesseur se trompait, vous ne vous tromperiez pas en lui obéissant. Comment est-ce qu’on verrait si on n’avait pas d’yeux ? Même si votre confesseur se trompait, vous ne vous tromperiez pas en lui obéissant. Je vais encore partir sans vous avoir rien dit de ce que j’avais à dire. Naturellement pusillanimes, la moindre apparence de péché leur fait peur. Comment des petits points noirs sur le papier peuvent-ils contenir une pensée ? Comment les mots viennent-ils dans ma bouche en même temps que je pense ? Comment la parole, qui est un bruit, peut-elle transporter la pensée ? Si on n’avait pas de rivières et pas d’eau comment est-ce qu’on ferait pour boire, pour laver ? Il me faudrait tout dire, et m’y tenir – mais j’en dis toujours un peu trop. Tu vas mourir ; rien au monde ne peut te guérir. Comment a‑t-on pu faire une maison, une lampe ? La tentation est-elle dans ou devant mon cœur ? Je mourrai dès que j’aurai tout dit. Le scrupule est la forme justiciable du doute. Comment se fait-il qu’il tonne, qu’il y ait des éclairs, qu’il y ait un soleil, qu’il fasse jour ou nuit ? Or je ne serai en paix qu’après avoir tout dit. Par la crainte d’un péché apparent, elles s’exposent à commettre de véritables péchés, notamment l’orgueil de dénier à la confession le pouvoir de sonder leur cœur. De la complaisance au récit minutieux de leurs péchés de chair. C’est pourtant si simple : je vais vous le dire. J’ai des choses importantes à dire. Elle ne peut pas avoir péché, l’âme qui se persuade d’avoir en tout péché. Je fais des sortes de paris sur mon salut. Comment se fait-il qu’il tonne, qu’il y ait des éclairs, qu’il y ait un soleil, qu’il fasse jour ou nuit ? j’ai déjà dit tout ça cent fois. J’ai dû vous le dire. La conscience de la faute est parfois simplement conscience du défaut. Mon corps ne peut pas, mon esprit ne sait pas. Elle n’est pas folle, qui se croit folle. Il est trop tard, tu vas mourir. Si on n’avait pas de rivières et pas d’eau comment est-ce qu’on ferait pour boire, pour laver ? Pourquoi porte-t-on un tablier ? Pourquoi met-on une robe ? Si tu parvenais à te faire une vie, tu ne te ferais pas tant de soucis. Le scrupule est la forme justiciable du doute. Mon corps ne me touche pas, je suis seulement près de moi. Certaines se complaisent au récit détaillé de leurs péchés de chair. Qu’est-ce que tout cela va devenir quand tout sera fini ? Il me faudrait tout dire, et m’y tenir – mais j’en dis toujours un peu trop. Comment les mots viennent-ils dans ma bouche en même temps que je pense ? Ces âmes scrupuleuses voudraient tout confesser. Je fais des sortes de paris sur mon salut. Plus je m’accable, plus j’en aurai la certitude. C’est pourtant si simple ; je vais vous le dire. Leur imagination troublée leur représente bientôt que tout est péché. Leur imagination troublée leur représente bientôt que tout est péché. Pourquoi les messieurs n’ont-ils pas de robe ? Regardez mes yeux ; ce sont eux qui parlent ; c’est moi qui ai peur. Leur orgueil tient dans une présomption : nul autre que dieu ne peut sonder mon cœur. Mon esprit est tourmenté par la peur de l’enfer : si je meurs maintenant, serai-je condamné ? Ne t’épuise pas à te changer ; tu vas mourir. Sombres et taciturnes, la crainte change leurs vaines appréhensions en idées fixes. Comment a‑t-on pu faire une maison, une lampe ? Je ne sais plus lire ni comprendre. Si la pièce tombe du côté face, je serai sauvé. Je vois les maisons et les gens à l’envers, je dis des sottises, je vais me cogner la tête contre les murs. Si on n’avait pas de rivières et pas d’eau, comment est-ce qu’on ferait pour boire, pour laver ? S’ils ne perdent pas la leur, ils font perdre sa tête à leur confesseur. Mon esprit est tourmenté par la peur de l’enfer : si je meurs maintenant, serai-je condamné ? On n’a jamais vu de fou qui se croie fou. Si votre confesseur se trompait, vous ne vous tromperiez pas en lui obéissant. Je ne sais plus lire ni comprendre. Elles disent : J’ai le cœur pur, puisque j’ai des scrupules. Il arrive souvent que la bouche des orateurs prononce une suite de paroles indépendantes de leur volonté en sorte qu’ils s’écoutent eux-mêmes comme des assistants, et qu’ils n’ont connaissance de ce qu’ils disent qu’à mesure qu’ils le prononcent. Comment des petits points noirs sur le papier peuvent-ils contenir une pensée ? Regardez mes yeux, vous verrez qu’ils sont égarés. Si elles ne perdent pas la tête, elles la font perdre à leur confesseur. Pourquoi porte-t-on un tablier ? Pourquoi met-on une robe ? Je sens que je n’y suis plus, je perds toute volonté, je suis une machine. Regarde mes yeux, j’ai des choses importantes à dire. Sombres et taciturnes, la crainte change leurs vaines appréhensions en idées fixes. Je ne peux pas, je ne veux pas vouloir, je ne sais pas savoir. Si je me taisais pour finir peut-être que tout serait dit. Pourquoi y a‑t-il des arbres, des bêtes ? j’ai déjà dit tout ça cent fois ; je vais vous le dire. Je vais tout vous dire. Je fais des sortes de paris sur mon salut : si la pièce tombe du côté face, je serai sauvé. Je jure de recommencer ma prière du matin dix fois, vingt fois, mille fois, sinon je penserai du mal de Dieu devant les églises. Le scrupule leur fait soupçonner partout le péché. Comme un manteau de fatigue qui tombe sur mes épaules. J’ai déjà dû dire ça cent fois. Il faudrait tout dire et s’y tenir, alors tout serait dit. Mon corps ne me touche pas, je suis seulement près de moi. Je deviens étrange, incompréhensible à moi-même et je m’interroge sur une foule de choses. La conscience de la faute est parfois simplement conscience du défaut. Mon corps ne peut pas, mon esprit ne sait pas. Je deviens étrange, incompréhensible à moi-même et je m’interroge sur une foule de choses. Je retrouve mes idées sur le pas de ma porte. Ce n’est plus moi qui marche, ce n’est plus moi qui mange, ce n’est plus moi qui parle. Même si votre confesseur se trompait, vous ne vous tromperiez pas en lui obéissant. Regarde mes yeux, j’ai des choses importantes à dire. Comment les mots viennent-ils dans ma bouche en même temps que je pense ? Chacun de mes meubles est un nid de pensées. Regardez mes yeux, vous verrez qu’ils sont égarés. Le scrupule est la forme justiciable du doute. Je vais encore partir sans avoir rien su dire de ce que j’avais à dire. Si elles ne perdent pas la tête, elles la font perdre à leur confesseur. Je ne sais plus savoir ce que tout le monde sait. Je vois les maisons et les gens à l’envers, je dis des sottises, je vais me cogner la tête contre les murs. Or je ne serai en paix qu’après avoir tout dit. Il est trop tard, c’est fini. Si je voyais des gens faire la même chose que moi, je les enverrais en prison. Le scrupule est une mauvaise pente : dégoût du devoir, relâchement, indifférence, abandon pour finir. Si elles ne perdent pas la tête, elles la font perdre à leur confesseur. Il vous est permis d’omettre les circonstances, et le comment, et le pourquoi. Le scrupule est une mauvaise pente : dégoût du devoir, relâchement, indifférence, abandon pour finir. Sombres et taciturnes, la crainte change leurs vaines appréhensions en idées fixes. Certaines d’avoir péché, elles dénient à la confession le pouvoir de sonder leurs cœurs. Je ne sais plus lire ni comprendre. Je sens que je n’y suis plus, je perds toute volonté, je suis une machine. Je jure de recommencer ma prière du matin dix fois, vingt fois, mille fois, sinon je penserai du mal de Dieu devant les églises. Comme un manteau de fatigue. Comment a‑t-on pu faire une maison, une lampe ? S’ils ne perdent pas la leur, ils font perdre sa tête à leur confesseur. J’ai déjà dit tout ça cent fois ; je vais vous le dire. Je ne suis qu’une machine ; je dois faire des efforts pénibles pour rester quelqu’un. Ayant épuisé tous les confesseurs, on finit par s’en rapporter à son propre jugement. Elles s’interrogent sans cesse, supputent, calculent – ce sont des machines. Elles disent : J’ai le cœur pur, puisque j’ai des scrupules. Elles ne savent pas, elles ne peuvent pas, elles ne veulent pas vouloir. Ce n’est plus moi qui marche, ce n’est plus moi qui mange, ce n’est plus moi qui parle. Ma personne est en dehors de mon corps, elle est près de moi et non en moi. J’ai déjà dit tout ça cent fois. J’ai dû vous le dire. La conscience de la faute est parfois simplement conscience du défaut. Mon corps ne peut pas, mon esprit ne sait pas. Il arrive souvent que la bouche des orateurs prononce une suite de paroles indépendantes de leur volonté en sorte qu’ils s’écoutent eux-mêmes comme des assistants, et qu’ils n’ont connaissance de ce qu’ils disent qu’à mesure qu’ils le prononcent. Du plaisir à gratter leurs plaies jusqu’à ce qu’elles semblent des stigmates. Je me livre à toutes sortes de pronostics pour apaiser mes craintes. Je ne sais plus lire ni comprendre. Qu’est-ce que tout cela va devenir quand tout sera fini ? Chacun de mes meubles est un nid de pensées. Je retrouve toutes mes idées en rentrant chez moi, comme un sac poubelle oublié devant la porte. Comment se fait-il qu’il tonne, qu’il y ait des éclairs, qu’il y ait un soleil, qu’il fasse jour ou nuit ? Comment des petits points noirs sur le papier peuvent-ils contenir une pensée ? Comment les mots viennent-ils dans ma bouche en même temps que je pense ? Comment la parole, qui est un bruit, peut-elle transporter la pensée ? Le scrupule est une appréhension vaine, fondée sur de légers motifs, qui remplit l’âme d’anxiété et lui fait craindre qu’une chose soit péché, tandis qu’elle ne l’est pas. Qu’est-ce que tout cela va devenir quand tout sera fini ? Pourquoi y a‑t-il des arbres, des bêtes ? Une fourmilière de scrupules les rongent et dévorent, et de mouches d’imperfections leur paraissent des éléphants de péché. Je vais tout vous dire. Pourquoi porte-t-on un tablier ? Pourquoi met-on une robe ? Assez de phénomènes. Assez de phénomènes. Assez de phénomènes. Ne t’épuise pas à te changer ; tu vas mourir. Comment verrait-on si on n’avait pas d’yeux ? Tu vas mourir ; rien au monde ne peut te guérir. Idolâtres de leurs propres sentiments, elles ne cessent de requérir une peine qu’elles trouvent invariablement trop clémente. Regardez mes yeux : ce sont eux qui parlent et c’est moi qui ai peur. Le scrupule est la forme justiciable du doute. Il est trop tard, tu vas mourir. Comment saurai-je que tout est dit ? Comment des petits points noirs sur le papier peuvent-ils contenir une pensée ? Comment les mots viennent-ils dans ma bouche en même temps que je pense ? Comment la parole, qui est un bruit, peut-elle transporter la pensée ? Elle n’est pas folle, qui se croit folle. Je n’y suis plus, j’ai perdu toute ma volonté, on peut faire de moi ce qu’on veut, je suis une machine. Qu’est-ce que ça va devenir quand tout sera fini ? j’ai cessé tout effort pour devenir quelqu’un : je suis une machine. Comment a‑t-on pu faire une maison, un pont ? Il arrive souvent que la bouche des orateurs prononce une suite de paroles indépendantes de leur volonté, en sorte qu’ils s’écoutent eux-mêmes comme des assistants, et qu’ils n’ont connaissance de ce qu’ils disent qu’à mesure qu’ils le prononcent. Je ne sais plus croire ni savoir. Assez de phénomènes. Assez de phénomènes. Assez de phénomènes. J’ai des choses importantes à dire. Le scrupule leur fait voir partout le péché. Mon esprit est tourmenté par la peur de l’enfer : si je meurs maintenant, serai-je condamné ? C’est pourtant si simple ; je vais vous le dire. Elles ne savent pas, elles ne peuvent pas, elles ne veulent pas vouloir. Ce n’est plus moi qui parle, ce n’est plus moi qui pense ; j’ai peur. Comme un manteau de fatigue qui tombe sur mes épaules. Le scrupule leur fait soupçonner partout le péché. Certaines se complaisent au récit détaillé de leurs péchés de chair. Sombres et taciturnes, la crainte change leurs vaines appréhensions en idées fixes. Comment des petits points noirs sur le papier peuvent-ils contenir une pensée ? Je deviens inconnu, incompréhensible à moi-même, je suis une machine. Elles ne savent pas, elles ne peuvent pas, elles ne veulent pas vouloir. Le scrupule est la forme justiciable du doute. Ces âmes scrupuleuses voudraient tout confesser. Je fais des sortes de paris sur mon salut. Je crois que je vous ai tout dit, et pourtant j’ai tu l’essentiel. Je retrouve mes idées en rentrant chez moi. La conscience de la faute est parfois conscience du défaut. Mon corps ne peut pas, mon esprit ne sait pas. Je sens que je n’y suis plus, j’ai perdu toute volonté, on fera de moi ce qu’on veut, je suis une machine. Assez de phénomènes. Assez de phénomènes. Je deviens inconnu, incompréhensible à moi-même, je suis une machine. Naturellement pusillanimes, la moindre apparence de péché leur fait peur. Comment verrait-on si on n’avait pas d’yeux ? Si je voyais des gens faire la même chose que moi, je les enverrais en prison. Une fourmilière de scrupules les rongent et dévorent, et des mouches d’imperfections leur paraissent des éléphants de péché. Il vous est permis d’omettre les circonstances, et le comment, et le pourquoi. Pourquoi y a‑t-il du monde ? Il y a un trouble en moi et le démon en est l’auteur. Comme un sac poubelle oublié devant la porte. Comment est-ce qu’on verrait si on n’avait pas d’yeux ? Assez de phénomènes. Le scrupule est la forme justiciable du doute. Rien au monde ne peut me guérir, tout est fini. Pourquoi les messieurs n’ont-ils pas de robe ? Je retrouve mes idées en rentrant chez moi. Comme un manteau de fatigue. L’exposition de leurs scrupules leur sert de tergiversation. Si vous parveniez à vous faire une vie, vous ne vous feriez pas tant de souci. J’ai des choses importantes à dire. Pourquoi met-on des vêtements ? Comment peut-on faire une maison ? Je me livre à toutes sortes de pronostics pour apaiser mes craintes. Il n’y a d’apaisement qu’une fois que tout est dit. Si tout est fini, pourquoi se réformer ? La moindre apparence de péché les effraie. Je ne suis qu’une machine ; je dois faire des efforts pénibles pour rester quelqu’un. Si je me taisais pour finir peut-être que tout serait dit. Je vais encore partir sans vous avoir rien dit de ce que j’avais à dire. Leur orgueil tient dans une présomption : nul autre que dieu ne peut sonder mon cœur. Rien au monde ne peut me guérir, tout est fini. Pourquoi y a‑t-il du monde ? Dans le rapport d’aucune chose, ils n’omettent les circonstances, ni le comment, ni le pourquoi. Il est trop tard, tu vas mourir. Ne te révolutionne pas trop, ta mort est imminente. Il y a un trouble en moi et le démon en est l’auteur. Si la pièce tombe du côté face, je serai sauvé. Comment saurai-je que tout est dit ? Mon estomac est complètement inerte. La masse alimentaire remue comme dans un sac. Tout le temps que j’ai l’estomac plein. J’ai les membres brisés et mes yeux se sont retirés dans mon crâne. Je ne pense qu’à mon estomac, c’est dans mon estomac que réside toute ma vie. Mon esprit est tourmenté par la peur de l’enfer. Mon corps ne peut pas pouvoir, mon esprit ne sait pas savoir. Mon esprit est tourmenté par la peur de l’enfer. On peut faire de moi ce qu’on veut, je suis une machine. Si vous parveniez à vous faire une vie, vous ne vous feriez pas tant de souci. Je fais des sortes de paris sur mon salut. Ce n’est plus moi qui marche, ce n’est plus moi qui mange, ce n’est plus moi qui parle. Certaines d’avoir péché, elles dénient à la confession le pouvoir de sonder leurs cœurs. Plus je m’accable, plus j’en aurai la certitude. Je suis seulement près de moi, je ne suis pas en moi. Qu’est-ce que tout cela va devenir quand tout sera fini ? Elles disent : J’ai le cœur pur, puisque j’ai des scrupules. Ne te révolutionne pas trop, ta mort est imminente. Or je ne serai en paix qu’après avoir tout dit. On ne réalise ce qu’on dit qu’une fois qu’on l’a fin dit. La tentation est-elle dans ou devant mon cœur ? Je jure de recommencer ma prière du matin dix fois, vingt fois, mille fois, sinon je penserai du mal de Dieu devant les églises. Pourquoi met-on des vêtements ? Comment peut-on faire une maison ? Or je ne serai en paix qu’après avoir tout dit. Plus je m’accable, plus j’en aurai la certitude. Elle n’est pas folle, qui se croit folle. Certaines se complaisent au récit détaillé de leurs péchés de chair. Il est trop tard, c’est fini. Idolâtres de leurs propres sentiments, elles ne cessent de requérir un jugement qu’elle trouve invariablement trop clément. Je fais des sortes de paris sur mon salut. Ne te révolutionne pas trop, ta mort est imminente. D’un péché l’honnête omission n’empêche pas la rémission. De la complaisance au récit minutieux de leurs péchés de chair. Jamais âme obéissante ne s’est perdue ; jamais âme désobéissante ne s’est sauvée. Si elles se croyaient vraiment scrupuleuses, ces âmes seraient bientôt guéries. L’exposition de leurs scrupules leur sert de tergiversation. On ne réalise ce qu’on dit qu’une fois qu’on l’a fin dit. Ne t’épuise pas à te changer ; tu vas mourir. Même si votre confesseur se trompait, vous ne vous tromperiez pas en lui obéissant. Les complexions lymphatiques, froides et mélancoliques, sont un terrain très propre à produire cette sorte d’épines. Du plaisir à gratter leurs plaies jusqu’à ce qu’elles semblent des stigmates. Pourquoi les messieurs n’ont-ils pas de robe ? Comment verrait-on si on n’avait pas d’yeux ? j’ai déjà dû dire ça cent fois. Comment se fait-il qu’il tonne, qu’il y ait des éclairs, qu’il y ait un soleil, qu’il fasse jour ou nuit ? Si je meurs maintenant, serai-je condamné ? Par la crainte d’un péché apparent, elles s’exposent à commettre de véritables péchés, notamment l’orgueil de dénier à la confession le pouvoir de sonder leur cœur. Mon estomac est complètement inerte. La masse alimentaire remue comme dans un sac. Tout le temps que j’ai l’estomac plein. J’ai les membres brisés et mes yeux se sont retirés dans mon crâne. Je ne pense qu’à mon estomac, c’est dans mon estomac que réside toute ma vie. Si tu parvenais à te faire une vie, tu ne te ferais pas tant de soucis. Comment a‑t-on pu faire une maison, une lampe ? Ma personne est en dehors de mon corps, elle est près de moi et non en moi. Le scrupule est la forme orgueilleuse du doute. Ma personne est en dehors de mon corps, elle est près de moi et non en moi. Elle ne peut pas avoir péché, l’âme qui se persuade d’avoir en tout péché. Qu’est-ce que ça va devenir quand tout sera fini ? Assez de phénomènes. On peut faire de moi ce qu’on veut, je suis une machine. Elles paraissent attirées par ce dont elles confessent la peur. Ne te révolutionne pas trop, ta mort est imminente.
06 12 22