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Petits points noirs

Assez de phé­no­mènes. Si on n’avait pas de rivières et pas d’eau, com­ment est-ce qu’on ferait pour boire, pour laver ? Pourquoi se lever puisqu’on se cou­che­ra ? Pourquoi se laver puisqu’on se sali­ra ? Comment des petits points noirs sur le papier peuvent-ils conte­nir une pen­sée ? Comment les mots viennent-ils dans ma bouche en même temps que je pense ? Comment la parole, qui est un bruit, peut-elle trans­por­ter la pen­sée ? Pourquoi y a‑t-il du monde ? Que fait-on dans le pay­sage ? Pourquoi y a‑t-il des arbres, des bêtes ? Elles ne savent pas, elles ne peuvent pas, elles ne veulent pas vou­loir. Je ne suis qu’une machine ; je dois faire des efforts pénibles pour res­ter quelqu’un. Mon esto­mac est com­plè­te­ment inerte. La masse ali­men­taire remue comme dans un sac. Tout le temps que j’ai l’estomac plein. J’ai les membres bri­sés et mes yeux se sont reti­rés dans mon crâne. Je ne pense qu’à mon esto­mac, c’est dans mon esto­mac que réside toute ma vie. On n’a jamais vu de fou qui se croie fou. Pourquoi les mes­sieurs n’ont-ils pas de robe ? Je suis seule­ment près de moi, je ne suis pas en moi. Je vais encore par­tir sans avoir rien su dire. Toutes mes idées sont là quand je rentre chez moi. Ne t’épuise pas à te chan­ger ; tu vas mou­rir. Je crois que je vous ai tout dit, et pour­tant je n’ai rien dit de l’essentiel. Si je voyais des gens faire la même chose que moi, je les enver­rais en pri­son. Regardez mes yeux, vous ver­rez qu’ils sont éga­rés. Le scru­pule est la forme jus­ti­ciable du doute. Chacune de mes pen­sées est un nid de péchés. Pourquoi y a‑t-il du monde ? Elles ne savent pas, elles ne peuvent pas, elles ne veulent pas vou­loir. Je vais encore par­tir sans avoir rien su dire de ce que j’avais à dire. Je ne sais plus croire ni savoir. Comme un man­teau de fatigue qui tombe sur mes épaules. Si elles se croyaient vrai­ment scru­pu­leuses, ces âmes seraient bien­tôt gué­ries. D’un péché l’honnête omis­sion n’empêche pas la rémis­sion. J’ai le cœur pur, puisque j’ai des scru­pules. Les com­plexions lym­pha­tiques, froides et mélan­co­liques, sont un ter­rain très propre à pro­duire cette sorte d’épines. Comment se fait-il qu’il y ait des éclairs, un soleil, com­ment se fait-il qu’il fasse jour ou nuit ? Assez de phé­no­mènes. Assez de phé­no­mènes. Assez de phé­no­mènes. Je retrouve mes idées en ren­trant chez moi. Comme un sac pou­belle oublié devant la porte. Même si votre confes­seur se trom­pait, vous ne vous trom­pe­riez pas en lui obéis­sant. Comment est-ce qu’on ver­rait si on n’avait pas d’yeux ? Même si votre confes­seur se trom­pait, vous ne vous trom­pe­riez pas en lui obéis­sant. Je vais encore par­tir sans vous avoir rien dit de ce que j’avais à dire. Naturellement pusil­la­nimes, la moindre appa­rence de péché leur fait peur. Comment des petits points noirs sur le papier peuvent-ils conte­nir une pen­sée ? Comment les mots viennent-ils dans ma bouche en même temps que je pense ? Comment la parole, qui est un bruit, peut-elle trans­por­ter la pen­sée ? Si on n’avait pas de rivières et pas d’eau com­ment est-ce qu’on ferait pour boire, pour laver ? Il me fau­drait tout dire, et m’y tenir – mais j’en dis tou­jours un peu trop. Tu vas mou­rir ; rien au monde ne peut te gué­rir. Comment a‑t-on pu faire une mai­son, une lampe ? La ten­ta­tion est-elle dans ou devant mon cœur ? Je mour­rai dès que j’aurai tout dit. Le scru­pule est la forme jus­ti­ciable du doute. Comment se fait-il qu’il tonne, qu’il y ait des éclairs, qu’il y ait un soleil, qu’il fasse jour ou nuit ? Or je ne serai en paix qu’après avoir tout dit. Par la crainte d’un péché appa­rent, elles s’exposent à com­mettre de véri­tables péchés, notam­ment l’orgueil de dénier à la confes­sion le pou­voir de son­der leur cœur. De la com­plai­sance au récit minu­tieux de leurs péchés de chair. C’est pour­tant si simple : je vais vous le dire. J’ai des choses impor­tantes à dire. Elle ne peut pas avoir péché, l’âme qui se per­suade d’avoir en tout péché. Je fais des sortes de paris sur mon salut. Comment se fait-il qu’il tonne, qu’il y ait des éclairs, qu’il y ait un soleil, qu’il fasse jour ou nuit ? j’ai déjà dit tout ça cent fois. J’ai dû vous le dire. La conscience de la faute est par­fois sim­ple­ment conscience du défaut. Mon corps ne peut pas, mon esprit ne sait pas. Elle n’est pas folle, qui se croit folle. Il est trop tard, tu vas mou­rir. Si on n’avait pas de rivières et pas d’eau com­ment est-ce qu’on ferait pour boire, pour laver ? Pourquoi porte-t-on un tablier ? Pourquoi met-on une robe ? Si tu par­ve­nais à te faire une vie, tu ne te ferais pas tant de sou­cis. Le scru­pule est la forme jus­ti­ciable du doute. Mon corps ne me touche pas, je suis seule­ment près de moi. Certaines se com­plaisent au récit détaillé de leurs péchés de chair. Qu’est-ce que tout cela va deve­nir quand tout sera fini ? Il me fau­drait tout dire, et m’y tenir – mais j’en dis tou­jours un peu trop. Comment les mots viennent-ils dans ma bouche en même temps que je pense ? Ces âmes scru­pu­leuses vou­draient tout confes­ser. Je fais des sortes de paris sur mon salut. Plus je m’accable, plus j’en aurai la cer­ti­tude. C’est pour­tant si simple ; je vais vous le dire. Leur ima­gi­na­tion trou­blée leur repré­sente bien­tôt que tout est péché. Leur ima­gi­na­tion trou­blée leur repré­sente bien­tôt que tout est péché. Pourquoi les mes­sieurs n’ont-ils pas de robe ? Regardez mes yeux ; ce sont eux qui parlent ; c’est moi qui ai peur. Leur orgueil tient dans une pré­somp­tion : nul autre que dieu ne peut son­der mon cœur. Mon esprit est tour­men­té par la peur de l’enfer : si je meurs main­te­nant, serai-je condam­né ? Ne t’épuise pas à te chan­ger ; tu vas mou­rir. Sombres et taci­turnes, la crainte change leurs vaines appré­hen­sions en idées fixes. Comment a‑t-on pu faire une mai­son, une lampe ? Je ne sais plus lire ni com­prendre. Si la pièce tombe du côté face, je serai sau­vé. Je vois les mai­sons et les gens à l’envers, je dis des sot­tises, je vais me cogner la tête contre les murs. Si on n’avait pas de rivières et pas d’eau, com­ment est-ce qu’on ferait pour boire, pour laver ? S’ils ne perdent pas la leur, ils font perdre sa tête à leur confes­seur. Mon esprit est tour­men­té par la peur de l’enfer : si je meurs main­te­nant, serai-je condam­né ? On n’a jamais vu de fou qui se croie fou. Si votre confes­seur se trom­pait, vous ne vous trom­pe­riez pas en lui obéis­sant. Je ne sais plus lire ni com­prendre. Elles disent : J’ai le cœur pur, puisque j’ai des scru­pules. Il arrive sou­vent que la bouche des ora­teurs pro­nonce une suite de paroles indé­pen­dantes de leur volon­té en sorte qu’ils s’écoutent eux-mêmes comme des assis­tants, et qu’ils n’ont connais­sance de ce qu’ils disent qu’à mesure qu’ils le pro­noncent. Comment des petits points noirs sur le papier peuvent-ils conte­nir une pen­sée ? Regardez mes yeux, vous ver­rez qu’ils sont éga­rés. Si elles ne perdent pas la tête, elles la font perdre à leur confes­seur. Pourquoi porte-t-on un tablier ? Pourquoi met-on une robe ? Je sens que je n’y suis plus, je perds toute volon­té, je suis une machine. Regarde mes yeux, j’ai des choses impor­tantes à dire. Sombres et taci­turnes, la crainte change leurs vaines appré­hen­sions en idées fixes. Je ne peux pas, je ne veux pas vou­loir, je ne sais pas savoir. Si je me tai­sais pour finir peut-être que tout serait dit. Pourquoi y a‑t-il des arbres, des bêtes ? j’ai déjà dit tout ça cent fois ; je vais vous le dire. Je vais tout vous dire. Je fais des sortes de paris sur mon salut : si la pièce tombe du côté face, je serai sau­vé. Je jure de recom­men­cer ma prière du matin dix fois, vingt fois, mille fois, sinon je pen­se­rai du mal de Dieu devant les églises. Le scru­pule leur fait soup­çon­ner par­tout le péché. Comme un man­teau de fatigue qui tombe sur mes épaules. J’ai déjà dû dire ça cent fois. Il fau­drait tout dire et s’y tenir, alors tout serait dit. Mon corps ne me touche pas, je suis seule­ment près de moi. Je deviens étrange, incom­pré­hen­sible à moi-même et je m’interroge sur une foule de choses. La conscience de la faute est par­fois sim­ple­ment conscience du défaut. Mon corps ne peut pas, mon esprit ne sait pas. Je deviens étrange, incom­pré­hen­sible à moi-même et je m’interroge sur une foule de choses. Je retrouve mes idées sur le pas de ma porte. Ce n’est plus moi qui marche, ce n’est plus moi qui mange, ce n’est plus moi qui parle. Même si votre confes­seur se trom­pait, vous ne vous trom­pe­riez pas en lui obéis­sant. Regarde mes yeux, j’ai des choses impor­tantes à dire. Comment les mots viennent-ils dans ma bouche en même temps que je pense ? Chacun de mes meubles est un nid de pen­sées. Regardez mes yeux, vous ver­rez qu’ils sont éga­rés. Le scru­pule est la forme jus­ti­ciable du doute. Je vais encore par­tir sans avoir rien su dire de ce que j’avais à dire. Si elles ne perdent pas la tête, elles la font perdre à leur confes­seur. Je ne sais plus savoir ce que tout le monde sait. Je vois les mai­sons et les gens à l’envers, je dis des sot­tises, je vais me cogner la tête contre les murs. Or je ne serai en paix qu’après avoir tout dit. Il est trop tard, c’est fini. Si je voyais des gens faire la même chose que moi, je les enver­rais en pri­son. Le scru­pule est une mau­vaise pente : dégoût du devoir, relâ­che­ment, indif­fé­rence, aban­don pour finir. Si elles ne perdent pas la tête, elles la font perdre à leur confes­seur. Il vous est per­mis d’omettre les cir­cons­tances, et le com­ment, et le pour­quoi. Le scru­pule est une mau­vaise pente : dégoût du devoir, relâ­che­ment, indif­fé­rence, aban­don pour finir. Sombres et taci­turnes, la crainte change leurs vaines appré­hen­sions en idées fixes. Certaines d’avoir péché, elles dénient à la confes­sion le pou­voir de son­der leurs cœurs. Je ne sais plus lire ni com­prendre. Je sens que je n’y suis plus, je perds toute volon­té, je suis une machine. Je jure de recom­men­cer ma prière du matin dix fois, vingt fois, mille fois, sinon je pen­se­rai du mal de Dieu devant les églises. Comme un man­teau de fatigue. Comment a‑t-on pu faire une mai­son, une lampe ? S’ils ne perdent pas la leur, ils font perdre sa tête à leur confes­seur. J’ai déjà dit tout ça cent fois ; je vais vous le dire. Je ne suis qu’une machine ; je dois faire des efforts pénibles pour res­ter quelqu’un. Ayant épui­sé tous les confes­seurs, on finit par s’en rap­por­ter à son propre juge­ment. Elles s’interrogent sans cesse, sup­putent, cal­culent – ce sont des machines. Elles disent : J’ai le cœur pur, puisque j’ai des scru­pules. Elles ne savent pas, elles ne peuvent pas, elles ne veulent pas vou­loir. Ce n’est plus moi qui marche, ce n’est plus moi qui mange, ce n’est plus moi qui parle. Ma per­sonne est en dehors de mon corps, elle est près de moi et non en moi. J’ai déjà dit tout ça cent fois. J’ai dû vous le dire. La conscience de la faute est par­fois sim­ple­ment conscience du défaut. Mon corps ne peut pas, mon esprit ne sait pas. Il arrive sou­vent que la bouche des ora­teurs pro­nonce une suite de paroles indé­pen­dantes de leur volon­té en sorte qu’ils s’écoutent eux-mêmes comme des assis­tants, et qu’ils n’ont connais­sance de ce qu’ils disent qu’à mesure qu’ils le pro­noncent. Du plai­sir à grat­ter leurs plaies jusqu’à ce qu’elles semblent des stig­mates. Je me livre à toutes sortes de pro­nos­tics pour apai­ser mes craintes. Je ne sais plus lire ni com­prendre. Qu’est-ce que tout cela va deve­nir quand tout sera fini ? Chacun de mes meubles est un nid de pen­sées. Je retrouve toutes mes idées en ren­trant chez moi, comme un sac pou­belle oublié devant la porte. Comment se fait-il qu’il tonne, qu’il y ait des éclairs, qu’il y ait un soleil, qu’il fasse jour ou nuit ? Comment des petits points noirs sur le papier peuvent-ils conte­nir une pen­sée ? Comment les mots viennent-ils dans ma bouche en même temps que je pense ? Comment la parole, qui est un bruit, peut-elle trans­por­ter la pen­sée ? Le scru­pule est une appré­hen­sion vaine, fon­dée sur de légers motifs, qui rem­plit l’âme d’anxiété et lui fait craindre qu’une chose soit péché, tan­dis qu’elle ne l’est pas. Qu’est-ce que tout cela va deve­nir quand tout sera fini ? Pourquoi y a‑t-il des arbres, des bêtes ? Une four­mi­lière de scru­pules les rongent et dévorent, et de mouches d’imperfections leur paraissent des élé­phants de péché. Je vais tout vous dire. Pourquoi porte-t-on un tablier ? Pourquoi met-on une robe ? Assez de phé­no­mènes. Assez de phé­no­mènes. Assez de phé­no­mènes. Ne t’épuise pas à te chan­ger ; tu vas mou­rir. Comment ver­rait-on si on n’avait pas d’yeux ? Tu vas mou­rir ; rien au monde ne peut te gué­rir. Idolâtres de leurs propres sen­ti­ments, elles ne cessent de requé­rir une peine qu’elles trouvent inva­ria­ble­ment trop clé­mente. Regardez mes yeux : ce sont eux qui parlent et c’est moi qui ai peur. Le scru­pule est la forme jus­ti­ciable du doute. Il est trop tard, tu vas mou­rir. Comment sau­rai-je que tout est dit ? Comment des petits points noirs sur le papier peuvent-ils conte­nir une pen­sée ? Comment les mots viennent-ils dans ma bouche en même temps que je pense ? Comment la parole, qui est un bruit, peut-elle trans­por­ter la pen­sée ? Elle n’est pas folle, qui se croit folle. Je n’y suis plus, j’ai per­du toute ma volon­té, on peut faire de moi ce qu’on veut, je suis une machine. Qu’est-ce que ça va deve­nir quand tout sera fini ? j’ai ces­sé tout effort pour deve­nir quelqu’un : je suis une machine. Comment a‑t-on pu faire une mai­son, un pont ? Il arrive sou­vent que la bouche des ora­teurs pro­nonce une suite de paroles indé­pen­dantes de leur volon­té, en sorte qu’ils s’écoutent eux-mêmes comme des assis­tants, et qu’ils n’ont connais­sance de ce qu’ils disent qu’à mesure qu’ils le pro­noncent. Je ne sais plus croire ni savoir. Assez de phé­no­mènes. Assez de phé­no­mènes. Assez de phé­no­mènes. J’ai des choses impor­tantes à dire. Le scru­pule leur fait voir par­tout le péché. Mon esprit est tour­men­té par la peur de l’enfer : si je meurs main­te­nant, serai-je condam­né ? C’est pour­tant si simple ; je vais vous le dire. Elles ne savent pas, elles ne peuvent pas, elles ne veulent pas vou­loir. Ce n’est plus moi qui parle, ce n’est plus moi qui pense ; j’ai peur. Comme un man­teau de fatigue qui tombe sur mes épaules. Le scru­pule leur fait soup­çon­ner par­tout le péché. Certaines se com­plaisent au récit détaillé de leurs péchés de chair. Sombres et taci­turnes, la crainte change leurs vaines appré­hen­sions en idées fixes. Comment des petits points noirs sur le papier peuvent-ils conte­nir une pen­sée ? Je deviens incon­nu, incom­pré­hen­sible à moi-même, je suis une machine. Elles ne savent pas, elles ne peuvent pas, elles ne veulent pas vou­loir. Le scru­pule est la forme jus­ti­ciable du doute. Ces âmes scru­pu­leuses vou­draient tout confes­ser. Je fais des sortes de paris sur mon salut. Je crois que je vous ai tout dit, et pour­tant j’ai tu l’essentiel. Je retrouve mes idées en ren­trant chez moi. La conscience de la faute est par­fois conscience du défaut. Mon corps ne peut pas, mon esprit ne sait pas. Je sens que je n’y suis plus, j’ai per­du toute volon­té, on fera de moi ce qu’on veut, je suis une machine. Assez de phé­no­mènes. Assez de phé­no­mènes. Je deviens incon­nu, incom­pré­hen­sible à moi-même, je suis une machine. Naturellement pusil­la­nimes, la moindre appa­rence de péché leur fait peur. Comment ver­rait-on si on n’avait pas d’yeux ? Si je voyais des gens faire la même chose que moi, je les enver­rais en pri­son. Une four­mi­lière de scru­pules les rongent et dévorent, et des mouches d’imperfections leur paraissent des élé­phants de péché. Il vous est per­mis d’omettre les cir­cons­tances, et le com­ment, et le pour­quoi. Pourquoi y a‑t-il du monde ? Il y a un trouble en moi et le démon en est l’auteur. Comme un sac pou­belle oublié devant la porte. Comment est-ce qu’on ver­rait si on n’avait pas d’yeux ? Assez de phé­no­mènes. Le scru­pule est la forme jus­ti­ciable du doute. Rien au monde ne peut me gué­rir, tout est fini. Pourquoi les mes­sieurs n’ont-ils pas de robe ? Je retrouve mes idées en ren­trant chez moi. Comme un man­teau de fatigue. L’exposition de leurs scru­pules leur sert de ter­gi­ver­sa­tion. Si vous par­ve­niez à vous faire une vie, vous ne vous feriez pas tant de sou­ci. J’ai des choses impor­tantes à dire. Pourquoi met-on des vête­ments ? Comment peut-on faire une mai­son ? Je me livre à toutes sortes de pro­nos­tics pour apai­ser mes craintes. Il n’y a d’apaisement qu’une fois que tout est dit. Si tout est fini, pour­quoi se réfor­mer ? La moindre appa­rence de péché les effraie. Je ne suis qu’une machine ; je dois faire des efforts pénibles pour res­ter quelqu’un. Si je me tai­sais pour finir peut-être que tout serait dit. Je vais encore par­tir sans vous avoir rien dit de ce que j’avais à dire. Leur orgueil tient dans une pré­somp­tion : nul autre que dieu ne peut son­der mon cœur. Rien au monde ne peut me gué­rir, tout est fini. Pourquoi y a‑t-il du monde ? Dans le rap­port d’aucune chose, ils n’omettent les cir­cons­tances, ni le com­ment, ni le pour­quoi. Il est trop tard, tu vas mou­rir. Ne te révo­lu­tionne pas trop, ta mort est immi­nente. Il y a un trouble en moi et le démon en est l’auteur. Si la pièce tombe du côté face, je serai sau­vé. Comment sau­rai-je que tout est dit ? Mon esto­mac est com­plè­te­ment inerte. La masse ali­men­taire remue comme dans un sac. Tout le temps que j’ai l’estomac plein. J’ai les membres bri­sés et mes yeux se sont reti­rés dans mon crâne. Je ne pense qu’à mon esto­mac, c’est dans mon esto­mac que réside toute ma vie. Mon esprit est tour­men­té par la peur de l’enfer. Mon corps ne peut pas pou­voir, mon esprit ne sait pas savoir. Mon esprit est tour­men­té par la peur de l’enfer. On peut faire de moi ce qu’on veut, je suis une machine. Si vous par­ve­niez à vous faire une vie, vous ne vous feriez pas tant de sou­ci. Je fais des sortes de paris sur mon salut. Ce n’est plus moi qui marche, ce n’est plus moi qui mange, ce n’est plus moi qui parle. Certaines d’avoir péché, elles dénient à la confes­sion le pou­voir de son­der leurs cœurs. Plus je m’accable, plus j’en aurai la cer­ti­tude. Je suis seule­ment près de moi, je ne suis pas en moi. Qu’est-ce que tout cela va deve­nir quand tout sera fini ? Elles disent : J’ai le cœur pur, puisque j’ai des scru­pules. Ne te révo­lu­tionne pas trop, ta mort est immi­nente. Or je ne serai en paix qu’après avoir tout dit. On ne réa­lise ce qu’on dit qu’une fois qu’on l’a fin dit. La ten­ta­tion est-elle dans ou devant mon cœur ? Je jure de recom­men­cer ma prière du matin dix fois, vingt fois, mille fois, sinon je pen­se­rai du mal de Dieu devant les églises. Pourquoi met-on des vête­ments ? Comment peut-on faire une mai­son ? Or je ne serai en paix qu’après avoir tout dit. Plus je m’accable, plus j’en aurai la cer­ti­tude. Elle n’est pas folle, qui se croit folle. Certaines se com­plaisent au récit détaillé de leurs péchés de chair. Il est trop tard, c’est fini. Idolâtres de leurs propres sen­ti­ments, elles ne cessent de requé­rir un juge­ment qu’elle trouve inva­ria­ble­ment trop clé­ment. Je fais des sortes de paris sur mon salut. Ne te révo­lu­tionne pas trop, ta mort est immi­nente. D’un péché l’honnête omis­sion n’empêche pas la rémis­sion. De la com­plai­sance au récit minu­tieux de leurs péchés de chair. Jamais âme obéis­sante ne s’est per­due ; jamais âme déso­béis­sante ne s’est sau­vée. Si elles se croyaient vrai­ment scru­pu­leuses, ces âmes seraient bien­tôt gué­ries. L’exposition de leurs scru­pules leur sert de ter­gi­ver­sa­tion. On ne réa­lise ce qu’on dit qu’une fois qu’on l’a fin dit. Ne t’épuise pas à te chan­ger ; tu vas mou­rir. Même si votre confes­seur se trom­pait, vous ne vous trom­pe­riez pas en lui obéis­sant. Les com­plexions lym­pha­tiques, froides et mélan­co­liques, sont un ter­rain très propre à pro­duire cette sorte d’épines. Du plai­sir à grat­ter leurs plaies jusqu’à ce qu’elles semblent des stig­mates. Pourquoi les mes­sieurs n’ont-ils pas de robe ? Comment ver­rait-on si on n’avait pas d’yeux ? j’ai déjà dû dire ça cent fois. Comment se fait-il qu’il tonne, qu’il y ait des éclairs, qu’il y ait un soleil, qu’il fasse jour ou nuit ? Si je meurs main­te­nant, serai-je condam­né ? Par la crainte d’un péché appa­rent, elles s’exposent à com­mettre de véri­tables péchés, notam­ment l’orgueil de dénier à la confes­sion le pou­voir de son­der leur cœur. Mon esto­mac est com­plè­te­ment inerte. La masse ali­men­taire remue comme dans un sac. Tout le temps que j’ai l’estomac plein. J’ai les membres bri­sés et mes yeux se sont reti­rés dans mon crâne. Je ne pense qu’à mon esto­mac, c’est dans mon esto­mac que réside toute ma vie. Si tu par­ve­nais à te faire une vie, tu ne te ferais pas tant de sou­cis. Comment a‑t-on pu faire une mai­son, une lampe ? Ma per­sonne est en dehors de mon corps, elle est près de moi et non en moi. Le scru­pule est la forme orgueilleuse du doute. Ma per­sonne est en dehors de mon corps, elle est près de moi et non en moi. Elle ne peut pas avoir péché, l’âme qui se per­suade d’avoir en tout péché. Qu’est-ce que ça va deve­nir quand tout sera fini ? Assez de phé­no­mènes. On peut faire de moi ce qu’on veut, je suis une machine. Elles paraissent atti­rées par ce dont elles confessent la peur. Ne te révo­lu­tionne pas trop, ta mort est immi­nente.