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Le com­por­te­ment mimé­tique lui-même, par lequel les œuvres her­mé­tiques luttent contre le prin­cipe bour­geois selon lequel tout doit avoir une uti­li­té, s’en fait com­plice par l’ap­pa­rence du pur en-soi auquel même ce qui le détruit par la suite n’é­chappe pas. Si aucun mal­en­ten­du idéa­liste n’é­tait à craindre, on pour­rait appe­ler cela la loi de toute œuvre et on appro­che­rait ain­si de la léga­li­té esthé­tique ; le fait qu’elle devienne ana­logue à son propre idéal objec­tif, nul­le­ment à celui de l’ar­tiste. La mimé­sis des œuvres d’art est res­sem­blance en soi. Univoque ou ambi­guë, cette loi est éta­blie par les bases même de toute œuvre ; toute œuvre, en ver­tu de sa consti­tu­tion, ne peut faire autre­ment. Les images esthé­tiques se dis­tinguent ain­si des images cultuelles. Par l’au­to­no­mie de leur forme, les œuvres d’art s’in­ter­disent de s’in­cor­po­rer l’ab­so­lu comme si elles étaient des sym­boles.

Die mime­tische Verhaltensweise selbst, durch welche die her­me­ti­schen Werke gegen das bür­ger­liche Füranderessein ange­hen, macht sich mit­schul­dig durch den Schein des rei­nen An sich, dem auch, was ihn dann zerstört, nicht entrinnt. Wäre kein idea­lis­tisches Mißverständnis zu befürch­ten, so dürfte man es das Gesetz eines jeden Werkes nen­nen, und käme damit der ästhe­ti­schen Gesetzlichkeit recht nahe : daß es sei­nem eige­nen objek­ti­ven Ideal – kei­nes­wegs dem des Künstlers – ähn­lich wird. Die Mimesis der Kunstwerke ist Ähnlichkeit mit sich selbst. Jenes Gesetz wird, ein- oder mehr­deu­tig, vom Ansatz eines jegli­chen Werkes ges­tif­tet ; ein jegliches ist, vermöge sei­ner Konstitution, darauf verp­flich­tet. Damit schei­den sich die ästhe­ti­schen Bilder von den kul­ti­schen. Kunstwerke ver­bie­ten sich durch Autonomie ihrer Gestalt, das Absolute in sich ein­zu­las­sen, als wären sie Symbole.

Théorie esthé­tique [1970]
trad. Marc Jimenez
Klincksieck 1974
adorno autonomie culte esthétique idéalisme légalité mimesis symbolisme