L’inégale difficulté à apercevoir les événements tient, si je compte bien, à sept raisons au moins. L’événement est différence, or l’histoire s’écrit au moyen de sources dont les rédacteurs trouvent si naturel, leur propre société qu’ils ne la thématisent pas. Ensuite les « valeurs ne se trouvent pas dans ce que les gens disent, mais dans ce qu ’ils font et les intitulés officiels sont le plus souvent trompeurs ; les mentalités ne sont pas mentales. Troisièmement, les concepts sont une source perpétuelle de contresens parce qu’ils banalisent et qu’ils ne peuvent pas transporter sans précaution d’une période à l’autre. Quatrièmement l’historien…
Une autre tâche apparaît qui n’est pas moins intéressante : expliciter les contours imprévisibles de ce polygone, qui n’a plus les formes convenues, l’ample drapé, qui font de l’histoire une noble tragédie. Rendre aux événements leur silhouette originale qui se dissimule sous des vêtements d’emprunts. Car les vraies formes, si biscornues, on ne les voit littéralement pas : les présupposés « vont de soi », passent inaperçus, et, à leur place, on voit des généralités conventionnelles. On n’aperçoit pas l’enquête ni la controverse : on voit la connaissance historique à travers les siècles et ses progrès ; la critique grecque du mythe devient un épisode du…
Les faits n’existent pas isolément, en ce sens que le tissu de l’histoire est ce que nous appellerons une intrigue, un mélange très humain et très peu « scientifique » de causes matérielles, de fins et de hasards ; une tranche de vie, en un mot, que l’historien découpe à son gré et où les faits ont leurs liaisons objectives et leur importance relative […]. Une intrigue n’est pas un déterminisme où des atomes appelés armée prussienne culbuteraient des atomes appelés armée autrichienne ; les détails y prennent donc l’importance relative qu’exige la bonne marche de l’intrigue. Si les intrigues étaient de petits déterminismes,…
Qu’y avait-il de commun entre poésie, mythes, étymologies et proverbes ? Était-ce une preuve par le consentement général ? Non, puisque alors la prose aurait été aussi probante, ou tout simplement une phrase entendue dans la bouche d’un passant. Était-ce l’ancienneté de ces témoignages ? Non, puisque Euripide était appelé lui aussi en renfort. L’explication, je suppose, est que la poésie est du même côté que le vocabulaire, le mythe et les expressions toutes faites : loin de tirer son autorité du génie du poète, elle est, malgré l’existence du poète, une sorte de parole sans auteur ; elle n’a pas de locuteur, elle est…
Le mode de transmission ne compte pas ; la parole est un simple miroir ; par la parole, les Grecs entendaient le mythe, le lexique ou plutôt l’étymologie, la poésie, les proverbes, bref tout ce qui « se dit » et parle tout seul (puisque nous ne faisons que le répéter). Dès lors, comment la parole pourrait-elle parler de rien ? On sait quel gros problème a été l’existence du néant pour la philosophie grecque jusqu’à Platon : c’est un autre symptôme de ce « discours » du miroir que nous venons de retrouver dans le problème du mythe. Pour se tromper, mentir ou parler à vide, il…
Comparée aux siècles chrétiens ou marxistes, l’Antiquité a souvent un air voltairien ; deux augures ne peuvent se rencontrer sans sourire l’un de l’autre, écrit Cicéron […] Ce qui pose un problème général. Tels les Dorzé qui estiment à la fois que le léopard jeûne et qu’il faut se garder de lui tous les jours, les Grecs croient et ne croient pas à leurs mythes ; ils y croient, mais ils s’en servent et ils cessent d’y croire là où ils n’y ont plus intérêt ; il faut ajouter, à leur décharge, que leur mauvaise foi résidait plutôt dans la croyance que dans…
Notre vie quotidienne est composée d’un grand nombre de programmes différents et l’impression de médiocrité quotidienne naît justement de cette pluralité qui, dans certains états de scrupule névrotique, est sentie comme une hypocrisie ; nous passons sans cesse d’un programme à l’autre, comme on change de longueur d’onde à la radio, mais nous le faisons à notre insu. Or la religion n’est qu’un seul de ces programmes et n’agit guère dans les autres. Comme dit Paul Pruyser dans sa Dynamic Psychology of Religion, la religiosité n’occupe, dans une journée, que la moindre partie des pensées d’un homme religieux : mais on en dirait…
[…] on est conditionné à se dérober avec mauvaise conscience ; c’est à quoi on reconnaît une institution. Une institution est une situation où les gens, à partir de mobiles qui ne sont pas nécessairement idéalistes – faire carrière, ne pas se brouiller avec le milieu, ne pas vivre en état de déchirement –, sont amenés à remplir des fins idéales, aussi scrupuleusement que s’ils s’intéressaient à ces fins par goût personnel ; on voit donc que les valeurs qui sont à l’origine et à la fin d’une institution ne sont pas celles qui la font durer. D’où une tension perpétuelle entre…
[Veyne cite un extrait de Diodore dans lequel il voit la coexistence « non pacifique » de deux programmes de vérité :] « En matière d’histoire légendaire, il ne faut pas réclamer âprement la vérité, car tout se passe comme au théâtre : là, nous ne croyons pas à l’existence des Centaures mi-humains et mi-animaux, ni à celle de Géryon à trois corps, mais nous n’en agréons pas moins les fables de ce genre et, en y applaudissant, nous rendons hommage au dieu. Car Héraclès a passé sa vie à rendre la terre habitable : il serait choquant que les hommes perdent le souvenir de…
[À propos de l’âge où le mythe devient mythologie, discours sur le mythe, vulgate scolaire, Veyne parle des « doctes crédules », istoriens professionnalisés, qui forment un accommodement de dupes en rationalisant le merveilleux, de façon à conserver au mythe son caractère de véracité :] Restait le côté sérieux de l’affaire : que pensée de cette masse de récits ? Ici, deux écoles, que l’on confond souvent à tort sous le terme trop moderne de traitement rationnel du mythe ; d’un côté, les crédules, tels que Diodore, mais aussi Evhémère ; de l’autre, les doctes. Il existait, en effet, un public crédule, mais cultivé, qui exigeait…
Les rapports de force, symboliques ou non, ne sont pas des invariants ; ils ont l’arbitraire des formations analogiques, sans doute, mais différentes : leur apparence transhistorique est une illusion analogique. […] Critiquer les mythes n’était pas en démontrer la fausseté, mais plutôt retrouver leur fond de vérité. Car cette vérité a été recouverte de mensonges. […] Mais d’où viennent les mensonges et à quoi servent-ils ? C’est ce que les Grecs ne se sont pas beaucoup demandé, un mensonge n’ayant rien de positif : c’est un non-être, et voilà tout. Ils ne se demandaient guère pourquoi certains avaient menti, mais plutôt pourquoi les…
L’histoire a une critique, mais elle n’a pas de méthode, car il n’y a pas de méthode pour comprendre. Chacun peut donc s’improviser historien ou plutôt le pourrait, si, à défaut de méthode, l’histoire ne supposait qu’on ait une culture. Cette culture historique (on pourrait l’appeler aussi bien sociologique ou ethnographique) n’a cessé de se développer et est devenue considérable depuis un siècle ou deux : notre connaissance de l’homo historicus est plus riche que celle de Thucydide ou de Voltaire. Mais elle est une culture, pas un savoir ; elle consiste à disposer d’une topique, à pouvoir se poser sur l’homme…
Disons qu’une oeuvre d’art est, à sa manière, tenue pour vraie, même là où elle passe pour de la fiction ; car la vérité est un mot homonyme qui ne devrait s’employer qu’au pluriel : il n’existe que des programmes hétérogènes de vérité. […] Il en est de la vérité comme de l’Être selon Aristote : elle est homonymique et analogique, car toutes les vérités nous semblent analogues entre elles, si bien que Racine nous semble avoir peint la vérité du coeur humain. Un monde ne saurait être fictif par lui-même, mais seulement selon qu’on y croit ou pas. […] L’objet n’est jamais incroyable…
Ce n’est donc pas une histoire édifiante que nous racontons ici, celle de la raison contre le mythe. Car la raison n’a pas gagné, on le verra (le problème du mythe a été oublié plutôt que résolu), ce n’était pas pour une bonne cause qu’on se battait (le principe des choses actuelles fut le refuge de tous les préjugés : Épicure et saint Augustin niaient en son nom l’existence des antipodes) et enfin ce n’était pas elle qui se battait, mais seulement un programme de vérité dont les présupposés sont assez étranges pour nous échapper, ou nous étonner quand nous les…
Trois conséquences peuvent être utilement tirées du nominalisme historique. D’abord, toute histoire est de quelque manière une histoire comparée. Car les traits, retenus comme pertinents, par rapport auxquels on décrit un fait individuel, sont des universaux ; par là, quand on trouve pertinente et intéressante l’existence de sectes dans la religion romaine, on est à même de dire si n’importe quelle autre religion présente ou non le même trait ; et, inversement, constater qu’une autre religion comporte une théologie amène à prendre conscience que la religion romaine n’en comporte pas et à s’étonner qu’elle soit ce qu’elle est. Ensuite, tout « fait » est…
Les Grecs [ont fini par faire] un usage cérémoniel de l’aitiologie ; en effet, le mythe était devenu vérité rhétorique. […] D’où une modalité particulière de croyance : le contenu des discours d’apparat n’était pas senti comme vrai et pas davantage comme faux, mais comme verbal. Les responsabilités de cette « langue de bois » ne sont pas du côté des pouvoirs politiques, mais d’une institution propre à cette époque, à savoir la rhétorique. Les intéressés n’étaient pas contre pour autant, car ils savaient distinguer la lettre et la bonne intention : si ce n’était pas vrai, c’était bien trouvé. Les Grecs avaient une vieille complaisance…
Ceux qui vous renseignent sont donc renseignés et, en ce domaine, la vérité s’oppose moins à l’erreur que le renseignement ne s’oppose à l’ignorance. Seulement un enquêteur professionnel n’a pas la docilité des autres hommes devant le renseignement : il recoupe et vérifie l’information. La distribution sociale du savoir en est transformée : désormais, les autres hommes devront se référer de préférence à ce professionnel, sous peine de n’être que des esprits incultes. Et, comme l’enquêteur recoupe l’information, il impose à la réalité l’obligation de cohérence : le temps mythique ne peut plus rester secrètement hétérogène à notre temporalité : il n’est plus que…
Un événement se détache sur fond d’uniformité ; c’est une différence, une chose que nous ne pouvions connaître a priori : l’histoire est fille de mémoire. Les hommes naissent, mangent et meurent, mais seule l’histoire peut nous apprendre leurs guerres et leurs empires ; ils sont cruels et quotidiens, ni tout à fait bons, ni tout à fait méchants, mais l’histoire nous dira si, à une époque donnée, ils préféraient le profit indéfini à la retraite après fortune faite et comment ils percevaient ou classaient les couleurs. Elle ne nous apprendra pas que les Romains avaient deux yeux et que le ciel était…
Ce monde supérieur [le monde mythique, celui du temps des héros] est-il un modèle ou une leçon de modestie ? L’un ou l’autre, selon l’usage qu’un sermonneur en ferait, et Pindare, qui n’est pas un sermonneur, en fait, lui un piédestal ; il rehausse la fête et le vainqueur en se rehaussant lui-même. C’est précisément parce que le monde mythique est définitivement autre, inaccessible, différent et éclatant, que le problème de son authenticité reste en suspens et que les auditeurs de Pindare flottaient entre l’émerveillement et la crédulité. On ne donne pas de féerie en exemple : si Persée était donné comme modèle,…
Pour rejeter le mythe ou le Déluge, il ne suffit pas d’une étude plus attentive ou d’une meilleure méthode : il faut changer de programme ; on ne rebâtit pas ce qui était construit de travers : on va habiter ailleurs. Car le matter of facts n’est connaissable que dans une interprétation. Je ne veux pas dire que les faits n’existent pas : la matérialité existe bel et bien, elle est en acte, mais, comme disait le vieux Duns Scot, elle n’est l’acte de rien. La matérialité des chambres à gaz n’entraîne pas la connaissance qu’on peut en avoir. Distincts en eux-mêmes, matter of facts et interprétation…
La véritable différence ne passe pas entre les faits historiques et les faits physiques, mais entre l’historiographie et la science physique. La physique est un corps de lois et l’histoire est un corps de faits. La physique n’est pas un corps de faits physiques racontés et expliqués, elle est le corpus des lois qui serviront à expliquer ces faits. Paul Veyne Comment on écrit l’histoire Seuil 1971 22…
L’esprit de sérieux fait que, depuis Marx, nous nous représentons le devenir historique ou scientifique comme une succession de problèmes que l’humanité se pose et résout [cf. Balibar sur Marx], alors qu’à l’évidence l’humanité agissante ou savante ne cesse d’oublier chaque problème pour penser à autre chose ; si bien que le réalisme serait moins de se dire : « Comment tout cela finira-t-il ? » que de se demander : « Que vont-ils bien encore inventer, cette fois ? » Qu’il, y ait inventivité veut dire que l’histoire ne se conforme pas à des schémas : l’hitlérisme fut une invention, en ce sens qu’il ne s’explique pas par la…
À côté des spéculations plus ou moins ésotériques, la vérité sur créance avait un autre type de héros : le perceur d’énigmes. […] [Il ne fournit pas] une explication, mais une clé, et une clé doit être simple. Monisme ? Même pas : ce n’est pas par monisme que nous parlons au singulier du « mot » d’une énigme. Or une clé n’est pas une explication. Tandis qu’une explication rend compte d’un phénomène, une clé, elle, fait oublier l’énigme, l’efface, prend sa place, de même qu’une phrase claire éclipse une première formulation qui était confuse et peu compréhensible. Paul Veyne Les Grecs ont-ils cru à…
Il est poétique d’opposer le caractère historique de l’homme aux répétitions de la nature, mais c’est une idée non moins confuse que poétique. La nature aussi est historique, elle a son histoire, sa cosmologie ; la nature est non moins concrète que l’homme et tout ce qui est concret est dans le temps. Paul Veyne Comment on écrit l’histoire Seuil 1971 21…
Chrysippe voulant prouver que la raison gouvernante siégeait dans le cœur plutôt que dans le cerveau, avait rempli de longues pages de citations poétiques de ce genre : « Achille résolut en son cœur de tirer son épée. » Je ne sais pas si l’on a reconnu la vraie nature de cette preuve par la poésie chez les Stoïciens, qui ne semblent pas en avoir fait eux-mêmes la théorie ; mais leur pratique constitue une théorie implicite. Paul Veyne Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? Seuil 1983…
Est historique ce qui n’est pas universel et ce qui n’est pas singulier. Pour que ce ne soit pas universel, il faut qu’il y ait différence ; pour que ce ne soit pas singulier, il faut que ce soit spécifique, que ce soit compris, que cela renvoie à une intrigue. L’historien est le naturaliste des événements ; il veut connaître pour connaître, or il n’y a pas de science de la singularité. Savoir qu’il a existé un être singulier dénommé Georges Pompidou n’est pas de l’histoire, tant qu’on ne peut pas dire, selon les mots d’Aristote, « ce qu’il a fait et ce…
Ces mondes de légende étaient crus vrais, en ce sens qu’on n’en doutait pas, mais on n’y croyait pas comme on croit aux réalités qui nous entourent. Pour le peuple des fidèles, les vies de martyrs remplies de merveilleux se situaient dans un passé sans âge, dont on savait seulement qu’il était antérieur, extérieur et hétérogène au temps actuel. […] [Pour les Grecs], le monde mythique n’était pas empirique : il était noble. Ce n’est pas à dire qu’il ait incarné ou symbolisé les « valeurs » : on ne voit pas que les générations héroïques aient davantage cultivé les vertus que les hommes…
Est événement tout ce qui ne va pas de soi. La scolastique dirait que l’histoire s’intéresse à la manière non moins qu’à la forme, aux particularités individuelles non moins qu’à l’essence et à la définition ; la scolastique ajoute, il est vrai, qu’il n’est pas de matière sans forme et nous verrons que le problème des universaux se pose aussi aux historiens. On peut adopter provisoirement la distinction de Dilthey et Windelband : d’un côté, il y a les sciences nomographiques, qui se donnent pour but d’établir des lois et des types, et de l’autre les sciences idiographiques, qui s’intéressent à l’individuel.…
Nous en croyons Michel Foucault : l’histoire des idées commence vraiment quand on historicise l’idée philosophique de vérité. […] Le mythe avait un contenu qui était situé dans une temporalité noble et platonique, aussi étrangère à l’expérience individuelle et à ses intérêts que l’auraient été des phrases ministérielles ou des théories ésotériques apprises à l’école et crues sur parole. […] Le mythe était un tertium quid, ni vrai, ni faux. Paul Veyne Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? Seuil 1983…
Quoi qu’on en dise, les conceptions les plus répandues du temps ne sont, ni celle du temps cyclique, ni celle du temps linéaire, mais celle du déclin (Lucrèce la tient pour une évidence) : tout est fait et inventé, le monde est adulte et n’a donc plus qu’à vieillir. Cette conception est la clé implicite d’une phrase difficile de Platon, Lois, 677C, pour qui il n’y aurait plus de place pour les inventions (qui ne sont que des réinventions), si la plus grande partie de l’humanité n’était périodiquement détruite avec tout son acquis culturel. Paul Veyne Les Grecs ont-ils cru…
La Vérité est balkanisée par des forces et bloquée par des forces. L’adoration et l’amour du souverain sont des efforts impuissants pour reprendre le dessus sur la soumission : « puisque je l’aime, il ne me veut donc pas de mal ». (Un ami allemand m’a raconté que son père avait voté Hitler pour se rassurer : puisque je vote pour lui, tout juif que je suis, c’est donc qu’au fond il pense comme moi). Et, si l’empereur se faisait ou, plus souvent, se laissait adorer, cela servait d’ »information de menace » : puisqu’il est adorable, que nul ne s’avise de contester son autorité. […] L’esclave…
La vérité n’a de constante que sa prétention à être et cette prétention est formelle. Paul Veyne Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? Seuil 1983…
Il est rare que les grands problèmes politiques ou intellectuels débouchent sur une solution, soient résolus, réglés et dépassés ; plus souvent ils se perdent dans les sables, où ils sont oubliés ou effacés. La christianisation a effacé un problème dont les Grecs n’avaient pas trouvé la clé et dont ils n’arrivaient pas davantage à se déprendre. Il est permis de supposer qu’ils s’en étaient épris pour des raisons non moins accidentelles. Paul Veyne Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? Seuil 1983…