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Pour reje­ter le mythe ou le Déluge, il ne suf­fit pas d’une étude plus atten­tive ou d’une meilleure méthode : il faut chan­ger de pro­gramme ; on ne rebâ­tit pas ce qui était construit de tra­vers : on va habi­ter ailleurs. Car le mat­ter of facts n’est connais­sable que dans une inter­pré­ta­tion. Je ne veux pas dire que les faits n’existent pas : la maté­ria­li­té existe bel et bien, elle est en acte, mais, comme disait le vieux Duns Scot, elle n’est l’acte de rien. La maté­ria­li­té des chambres à gaz n’en­traîne pas la connais­sance qu’on peut en avoir. Distincts en eux-mêmes, mat­ter of facts et inter­pré­ta­tion sont tou­jours liées pour nous, à la manière de ces réfé­ren­dums où de Gaulle deman­dait aux votants une seule réponse pour deux ques­tions dis­tinctes.

Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ?
Seuil 1983
déluge Duns Scot factualité faits Grèce Antique matter of facts négationnisme programme de vérité révisionnisme Tatsachen Veyne