On ne peut donc guère espérer délivrer le corps de ses maux à partir de lui seul. C’est pourquoi tous ceux qui cherchent à améliorer notre situation en n’agissant que sur la santé sont à ce point petits-bourgeois et grotesques, qu’il s’agisse des végétariens, des consommateurs passionnés de plantes ou encore des adeptes de la technique respiratoire. Tout cela est bien dérisoire face à la misère réelle, aux maladies engendrées non par les faiblesses du corps mais par la faim violente, non par la façon incorrecte de respirer mais par la poussière, la fumée et le plomb. Certes il y a des gens qui respirent de la bonne manière, qui associent les poumons bien aérés, le maintien dégagé et droit de la cage thoracique, souple jusqu’à un âge avancé, avec un sentiment agréable de sa propre valeur. Toutefois la condition sine qua non pour en arriver là est l’argent, qui est bien plus salutaire au dos courbé que l’art de respirer.
01 08 25