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La poé­sie, en pre­nant conscience d’elle-même et de son pou­voir, ne se dis­tin­guait pas en tant que forme. Au contraire son éman­ci­pa­tion était plu­tôt hors de la forme, non seule­ment hors des formes obli­gées de la poé­sie et de la fic­tion mais sur­tout hors du sou­ci for­mel lui-même. Elle ne défi­nis­sait rien de lit­té­raire, voire de poé­tique, mais elle situait dans l’espace vivant un point de ren­contre avec la tota­li­té et ce point, tous les moyens pou­vaient l’at­teindre, pour­vu qu’ils ne se perdent pas en eux-mêmes. […] Ce qui res­tait, ce n’était pas l’éclectisme, encore moins la confec­tion de syn­thèses habiles, mais un sen­ti­ment, celui d’une constance, celui de la pré­sence d’un indé­chif­frable qui liait tout.

« Introduction »
La légende dis­per­sée. Anthologie du roman­tisme alle­mand. [1976]
Christian Bourgois 2001
p. 17–18
erweiterte poesie novalis poésie romantique