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Et aus­si­tôt le pro­blème se pose : si l’é­non­cé est bien l’u­ni­té élé­men­taire du dis­cours, en quoi consiste-t-il ? Quels sont ses traits dis­tinc­tifs ? Quelles limites doit-on lui recon­naître ? Cette uni­té est-elle ou non iden­tique à celle que les logi­ciens ont dési­gnée par le terme de pro­po­si­tion, à celle que les gram­mai­riens carac­té­risent comme phrase, ou à celle encore que les « ana­lystes » essaient de repé­rer sous le titre de speech act ? Quelle place occupe-t-elle par­mi toutes ces uni­tés que l’in­ves­ti­ga­tion du lan­gage a déjà mises au jour, mais dont la théo­rie est bien sou­vent loin d’être ache­vée tant les pro­blèmes qu’elles posent sont dif­fi­ciles, tant il est mal­ai­sé dans beau­coup de cas de les déli­mi­ter d’une façon rigou­reuse ?

L’archéologie du savoir
Gallimard 1969
p. 107–108