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Le sophisme, lui, prend appui non pas sur la struc­ture élé­men­taire de la pro­po­si­tion mais sur l’existence d’un énon­cé ; sur le fait que des mots ont été pro­non­cés et qu’ils demeurent là, au centre de la dis­cus­sion, comme ayant été pro­duits et pou­vant être répé­tés, recom­bi­nés au gré des par­te­naires ; c’est dit, c’est dit : non point comme une forme idéale, régu­lière et qui peut rece­voir cer­tains types de conte­nu mais un peu comme ces tro­phées que les guer­riers après la bataille mettent au milieu d’eux et qu’ils vont s’attribuer, non sans dis­pute et contes­ta­tion eis meson [« au milieu », ndr].

Leçons sur la volon­té de savoir (1970–1971)
Seuil 2011
p. 59