Et pourtant encore, ce n’était pas une expérience individualiste, car elle emportait – fût-ce par surcroît l’idée d’une certaine totalité : totalité du faire, d’abord, Réquichot accomplissant et révisant toutes les techniques de la modernité, ne répugnant pas à s’incorporer une certaine Mathésis de la peinture et ne négligeant nullement ce que pouvaient lui enseigner ses devanciers ; concurrence des arts ensuite : de même que les peintres de la Renaissance étaient aussi, bien souvent, des ingénieurs, des architectes, des hydrauliciens, Réquichot a utilisé un autre signifiant, l’écriture : il a écrit des poèmes, des lettres, un journal intime et un texte, intitulé précisément « Faustus » : car Faust est encore le héros éponyme de cette race d’artistes : leur savoir est apocalyptique : ils mènent de front l’exploration du faire et la destruction catastrophique du produit.
17 01 16
Barthes, Œuvres complètes
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« Réquichot et son corps »
Œuvres complètes [préface à Bernard Réquichot, de Roland Barthes, Marcel Billot et Alfred Pacquement, Bruxelles, éd. de la Connaissance, 1973]
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t. 4 : « 1972–1976 »
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p. 396
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