Dans un ordre plus particulier, quand à Paris des étudiants antillais se rencontrent, deux possibilités s’offrent à eux :
- ou soutenir le monde blanc, c’est-à-dire le véritable monde, et, le français alors employé, il leur demeure possible d’envisager quelques problèmes et de tendre dans leurs conclusions à un certain degré d’universalisme ;
- ou rejeter l’Europe, « Yo », et se rejoindre par le patois, en s’installant bien confortablement dans ce que nous appellerons l’umwelt martiniquais ; nous voulons dire par là — et cela s’adresse surtout à nos frères antillais — que lorsqu’un de nos camarades, à Paris ou dans quelque autre ville de Facultés, s’essaie à considérer sérieusement un problème, on l’accuse de faire l’important, et le meilleur moyen de le désarmer est de s’infléchir vers le monde antillais en brandissant le créole. Il faut trouver là une des raisons pour lesquelles tant d’amitiés s’écroulent après quelque temps de vie européenne.
Notre propos étant la désaliénation des Noirs, nous voudrions qu’ils sentent que chaque fois qu’il y a incompréhension entre eux en face du Blanc, il y a absence de discernement.
Un Sénégalais apprend le créole afin de se faire passer pour antillais : je dis qu’il y a aliénation.
Les Antillais qui le savent multiplient leurs railleries je dis qu’il y a absence de discernement.