En dehors de la sémantique des termes, deux développements majeurs de la logique terministe sont la théorie des conséquences et les obligationes. Formulée dès la fin du XIIe siècle la théorie des conséquences sera perfectionnée tout au long du Moyen Âge tardif. Si la conséquence des adamites est la plus célèbre, maintes autres règles sont progressivement dégagées. Le cadre général d’élaboration est fourni par la distinction entre conséquences naturelles et conséquences matérielles.
Il y a conséquence naturelle quand l’antécédent inclut le conséquent, ce qui veut dire que la validité de la conséquence est déterminée par un « lieu intrinsèque » ; il y a conséquence accidentelle, quand l’antécédent n’inclut pas le conséquent, ce qui veut dire que la conséquence tient par l’application d’une « règle extrinsèque ». C’est le cas d’une inférence comme Si homo est asinus, tu sedes (« si l’homme est un âne, tu es assis »). Cette conséquence est bonne ; elle est bonne de par la consequentia Adamitorum (ex impossibili sequitur quodlibet, « de l’impossible suit n’importe quoi ») laquelle repose elle-même sur le locus a minori (« topique du moins »), c’est-à-dire sur le fait que l’impossible paraît moins vrai que n’importe quoi d’autre – d’où résulte que si ce qui paraît le moins vrai est posé comme vrai, ce qui paraît plus vrai que le moins vrai est nécessairement vrai.
C’est sur des relations topiques (habitudines locales) de ce genre que reposent les « règles conséquentielles » vedettes de la logique du XIVe siècle : « toute conséquence est bonne dans laquelle le conséquent est nécessaire » et « toute conséquence est bonne dans laquelle l’antécédent est impossible ». Très éloignée de l’intuition naturelle, ces règles ont été violemment critiquées par les humanistes. […]
Joint à l’approfondissement des notions de logique modale, l’essor de la théorie des conséquences a permis l’éclosion de nombreuses logiques non aristotéliciennes : logique du changement […], logique déontique, logique des normes, théorie des impératifs contraires au devoir […], logique épistémique […].