Tout le mal du romantisme provient de la confusion entre ce qui nous est nécessaire et ce que nous désirons. Nous avons tous besoin de choses indispensables à la vie, à son maintien et à sa continuité ; et nous désirons tous une vie plus parfaite, un bonheur total, la réalisation de nos rêves […]
Il est humain de vouloir ce qui nous est nécessaire, et il est humain aussi de désirer, non ce qui nous est nécessaire, mais ce que nous trouvons désirable. Ce qui est maladif, c’est de désirer avec la même intensité le nécessaire et le désirable, et de souffrir de notre manque de perfection comme on souffrirait du manque de pain. Le mal romantique, le voilà : c’est vouloir la lune tout comme s’il existait un moyen de l’obtenir.