Peur de l’affirmation. Suis toujours en train d’essayer de sortir du langage totalisant, c’est-à-dire, du langage qui piétine effrontément la spécificité ; avant de me rendre compte que c’est une autre forme de paranoïa. Pour sortir de ce manège, Barthes s’est efforcé de se rappeler que « c’est le langage qui est assertif, non [moi] ». C’est absurde, dit Barthes, d’essayer de fuir la nature affirmative du langage en « ajout[ant] à chaque phrase quelque clausule d’incertitude, comme si quoi que ce soit venu du langage pouvait faire trembler le langage ».
Mon écriture est parcourue de tels tics d’incertitude. Je n’ai pas d’excuse ni de solution, à part de me permettre de tels tremblements, puis d’y retourner plus tard et de les raturer. De cette façon, je m’édite jusqu’à afficher une audace qui ne m’est ni naturelle ni étrangère.
Afraid of assertion. Always trying to get out of “totalizing” language, i.e., language that rides roughshod over specificity ; realizing this is another form of paranoia. Barthes found the exit to this merry-go-round by reminding himself that “it is language which is assertive, not he.” It is absurd, Barthes says, to try to flee from language’s assertive nature by “add[ing] to each sentence some little phrase of uncertainty, as if anything that came out of language could make language tremble.”
My writing is riddled with such tics of uncertainty. I have no excuse or solution, save to allow myself the tremblings, then go back in later and slash them out. In this way I edit myself into a boldness that is neither native nor foreign to me.