28 01 24

Nelson, The Argonauts

[P]eu importe ce que je suis, ou ce que je suis deve­nue depuis, je sais main­te­nant que l’insaisissabilité n’est pas tout. Je sais main­te­nant que l’art savant de la déro­bade a ses propres limites, ses façons d’inhiber cer­taines formes de plai­sir ou de bon­heur. Le plai­sir de main­te­nir. Le plai­sir de l’insistance, de la per­sis­tance. Le plai­sir de l’obligation, le plai­sir de la dépen­dance. Les plai­sirs de la dévo­tion ordi­naire. Le plai­sir de recon­naître que l’on doit peut-être retra­ver­ser les mêmes révé­la­tions, prendre les mêmes notes dans la marge, retour­ner aux même thèmes dans son tra­vail, réap­prendre les mêmes véri­tés émo­tion­nelles, écrire le même livre encore et encore, pas parce qu’on est stu­pide ou obs­ti­née ou inca­pable de chan­ge­ment, mais parce que de tels retours com­posent une vie.
[W]hatever I am, or have since become, I know now that slip­pe­ri­ness isn’t all of it. I know now that a stu­died eva­si­ve­ness has its own limi­ta­tions, its own ways of inhi­bi­ting cer­tain forms of hap­pi­ness and plea­sure. The plea­sure of abi­ding. The plea­sure of insis­tence, of per­sis­tence. The plea­sure of obli­ga­tion, the plea­sure of depen­den­cy. The plea­sures of ordi­na­ry devo­tion. The plea­sure of reco­gni­zing that one may have to under­go the same rea­li­za­tions, write the same notes in the mar­gin, return to the same themes in one’s work, relearn the same emo­tio­nal truths, write the same book over and over again—not because one is stu­pid or obs­ti­nate or inca­pable of change, but because such revi­si­ta­tions consti­tute a life.
, ,
trad.  Jean-Michel Théroux
, , ,
p. 165–166