Personne ne savait exactement ce qui était en train : personne ne pouvait dire si ce serait un art nouveau, un homme nouveau, une nouvelle morale, ou encore un reclassement de la société. […] On ne forcera donc personne à surestimer contre son gré ce « mouvement » passé. Il ne se produisit d’ailleurs que dans cette couche mince et instable de l’humanité que forment les intellectuels, méprisés d’un commun accord par les hommes dont la conception du monde, en dépit de toutes les nuances, est garantie inusable, et qui ont aujourd’hui, grâce à Dieu, repris le dessus ; il n’agit donc pas sur la masse. Néanmoins, même si ce ne fut pas un événement historique, ce fut tout de même un « petit événement ». Lorsqu’ils étaient jeunes, Walter et Ulrich, les deux amis, en avaient encore aperçu le reflet. À travers la confusion des croyances, quelque chose avait passé, comme quand beaucoup d’arbres se courbent sous un seul et même coup de vent, un esprit de secte et de réformation, la conscience bienheureuse d’une apparition et d’une éclosion, une petite renaissance, une petite réforme comme n’en connaissent que les meilleures époques ; et quand on entrait dans le monde, on sentait l’esprit, dès le premier coin de rue, qui vous soufflait sur les joues.
Niemand wußte genau, was im Werden war ; niemand vermochte zu sagen, ob es eine neue Kunst, ein neuer Mensch, eine neue Moral oder vielleicht eine Umschichtung der Gesellschaft sein solle. […] Wenn man nicht will, braucht man also diese vergangene »Bewegung« nicht zu überschätzen. Sie vollzog sich ohnehin nur in jener dünnen, unbeständigen Menschenschicht der Intellektuellen, die von den heute Gott sei Dank wieder obenauf gekommenen Menschen mit unzerreißbarer Weltanschauung, trotz aller Unterschiede dieser Weltanschauung, einmütig verachtet wird, und wirkte nicht in die Menge. Aber immerhin, wenn es auch kein geschichtliches Ereignis geworden ist, ein Ereignislein war es doch, und die beiden Freunde Walter und Ulrich hatten, als sie jung waren, gerade noch einen Schimmer davon erlebt. Durch das Gewirr von Glauben ging damals etwas hindurch, wie wenn viele Bäume sich in einem Wind beugen, ein Sekten- und Besserergeist, das selige Gewissen eines Auf- und Anbruchs, eine kleine Wiedergeburt und Reformation, wie nur die besten Zeiten es kennen, und wenn man damals in die Welt eintrat, fühlte man schon an der ersten Ecke den Hauch des Geistes um die Wangen.