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Pour William James, au contraire : il n’est pas tou­jours mau­vais de croire sur la base d’évidences insuf­fi­santes. Il y a des cas où en sui­vant la voie selon laquelle on peut pré­fé­rer l’injonction « nous devons connaître la véri­té » et non l’autre « nous devons évi­ter l’erreur », il peut être bon (voire ration­nel) de croire des choses qu’on n’a pas de rai­sons bien assu­rées de croire et même, dans cer­tains cas, il peut être bon de croire à l’encontre des don­nées dont on dis­pose. Il faut dis­tin­guer, d’une part, entre jus­ti­fi­ca­tion épis­té­mique et jus­ti­fi­ca­tion éthique, d’autre part, ce qui peut valoir (et même être valo­ri­sé) au niveau de l’enquête de ce qui vaut au niveau de la jus­ti­fi­ca­tion épis­té­mique. On peut en tirer une double leçon. Il n’y a pas de paral­lèle strict entre la sphère pra­tique et la sphère épis­té­mique ; mais il y a bien rap­port. Sans cela se pro­dui­rait une cou­pure entre nos rai­sons ou ver­tus cog­ni­tives et épis­té­miques d’un côté, et nos rai­sons ou ver­tus pra­tiques, de l’autre.

« Normes, valeurs et ver­tus épis­té­miques »
2011
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