Pour William James, au contraire : il n’est pas toujours mauvais de croire sur la base d’évidences insuffisantes. Il y a des cas où en suivant la voie selon laquelle on peut préférer l’injonction « nous devons connaître la vérité » et non l’autre « nous devons éviter l’erreur », il peut être bon (voire rationnel) de croire des choses qu’on n’a pas de raisons bien assurées de croire et même, dans certains cas, il peut être bon de croire à l’encontre des données dont on dispose. Il faut distinguer, d’une part, entre justification épistémique et justification éthique, d’autre part, ce qui peut valoir (et même être valorisé) au niveau de l’enquête de ce qui vaut au niveau de la justification épistémique. On peut en tirer une double leçon. Il n’y a pas de parallèle strict entre la sphère pratique et la sphère épistémique ; mais il y a bien rapport. Sans cela se produirait une coupure entre nos raisons ou vertus cognitives et épistémiques d’un côté, et nos raisons ou vertus pratiques, de l’autre.
09 04 18