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Musil, L’homme sans qualités

[Q]ue la séance s’achevât par une réso­lu­tion était dans l’ordre. En effet, que le cou­teau mette le point final à une rixe, qu’à la fin d’un mor­ceau de musique les dix doigts frappent les touches tous ensemble une ou deux fois, que le dan­seur s’incline devant sa cava­lière ou que l’on vote une réso­lu­tion : si on agit ain­si, c’est que le monde ne serait pas ras­su­rant, où les évé­ne­ments tout bon­ne­ment s’esquiveraient, sans avoir dûment cer­ti­fié d’abord qu’ils sont réel­le­ment adve­nus.
[D]aß die Sitzung mit einer Resolution schloß, war in Ordnung. Denn ob man bei einer Rauferei mit dem Messer den Schlußpunkt setzt oder am Ende eines Musikstücks alle zehn Finger ein paar­mal glei­ch­zei­tig in die Tasten schlägt, oder ob der Tänzer sich vor sei­ner Dame ver­beugt, oder ob man eine Resolution bes­chließt : es wäre eine unheim­liche Welt, wenn die Geschehnisse sich ein­fach davon­schli­chen und nicht am Ende noch ein­mal gehö­rig ver­si­chern wür­den, daß sie ges­che­hen seien ; und darum tut man es.
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vol. 1
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chap. 44  : « Suite et fin de la grande séance. Ulrich trouve de l’agrément à Rachel, et Rachel à Soliman. L’Action paral­lèle est dotée d’une orga­ni­sa­tion solide »
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trad.  Philippe Jaccottet
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p. 229