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Musil, L’homme sans qualités

Il eût été sou­vent dans l’incapacité de décrire ce qu’il voyait, enten­dait ou flai­rait ; il n’en savait pas moins ce que c’était. C’était quel­que­fois extrê­me­ment confus ; les visions venaient du dehors, mais une lueur d’observation lui disait en même temps qu’elles n’en venaient pas moins de lui-même. L’important était qu’il n’est pas impor­tant qu’une chose soit dedans ou dehors ; dans son état, il n’y avait plus qu’une eau claire des deux côtés d’une cloi­son de verre trans­pa­rente.

Oft hätte er nicht genau bes­chrei­ben kön­nen, was er sah, hörte und spürte ; den­noch wußte er, was es war. Es war manch­mal sehr undeut­lich ; die Gesichte kamen von außen, aber ein Schimmer von Beobachtung sägte ihm zugleich, daß sie trotz­dem von ihm selbst kämen. Das Wichtige war, daß es gar nichts Wichtiges bedeu­tet, ob etwas draußen ist oder innen ; in sei­nem Zustand war das wie helles Wasser zu bei­den Seiten einer durch­sich­ti­gen Glaswand.

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t. 1
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chap. 59  : « Moosbrugger réflé­chit »
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trad.  Philippe Jaccottet
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p. 302