La véritable difficulté de la vie d’un Grand-écrivain tient au fait que, si l’on peut, dans la vie intellectuelle, agir en commerçant, une vieille tradition nous oblige encore à y parler en idéaliste. Cette association du commerce et de l’idéalisme occupait dans les efforts d’Arnheim une place privilégiée.
De nos jours, on trouve de ces associations inactuelles un peu partout. Quand les morts, par exemple, sont conduits au cimetière au trot des chevaux-vapeur, on ne renonce pas pour autant, dans un beau convoi, à poser sur le toit de la voiture un casque avec deux épées en croix. Il en va de même dans tous les domaines : l’évolution de l’humanité est un cortège qui s’étire interminablement, et de même que l’on ornait encore les lettres d’affaires d’il y a environ deux générations, de toutes les fleurs bleues de la rhétorique, on pourrait, aujourd’hui, exprimer toutes les relations intellectuelles, de l’amour à la logique pure, dans le langage de l’offre et de la demande, de l’escompte et de la provision, au moins aussi bien qu’on le fait en termes psychologiques ou religieux ; mais on ne le fait pas. La raison en est que ce nouveau langage est encore trop incertain. De nos jours, le financier ambitieux se trouve dans une situation difficile. S’il veut être sur un pied d’égalité avec les antiques puissances de l’Être, il lui faut rattacher son activité à de grandes idées. Mais de grandes idées auxquelles on croirait sans réserve, il n’en existe plus : notre sceptique présent ne croit plus ni en Dieu, ni en l’Humanité, il n’a plus de respect pour les couronnes ni pour la morale ; ou il croit en tout cela à la fois, ce qui revient au même. C’est ainsi que le commerçant à qui la grandeur est aussi indispensable qu’une boussole, a dû recourir à ce tour de passe-passe démocratique qui consiste à remplacer l’efficacité non mesurable de la grandeur par la grandeur mesurable de l’efficacité. N’est grand désormais que ce qui passe pour tel ; cela signifie aussi qu’en fin de compte sera grand tout ce qu’une publicité bien entendue proclame tel, et il n’est pas donné à tout le monde d’avaler sans difficulté ce noyau des noyaux de notre temps. Arnheim avait dû faire de nombreuses tentatives avant d’y réussir.
Man findet solche unzeitgemäße Verbindungen heute überall. Während zum Beispiel die Toten schon im Benzintrab auf den Friedhof befördert werden, verzichtet man doch nicht darauf, bei einer schönen Kraftleiche oben auf dem Wagendeckel einen Helm und zwei gekreuzte Ritterschwerter anzubringen, und so ist es auf allen Gebieten ; die menschliche Entwicklung ist ein lang auseinandergezogener Zug, und so, wie man sich vor ungefähr zwei Menschenaltern noch in Geschäftsbriefen mit blauen Redeblümlein geschmückt hat, könnte man heute schon alle Beziehungen von der Liebe bis zur reinen Logik in der Sprache von Angebot und Nachfrage, Deckung und Eskompte ausdrücken, jedenfalls ebenso gut, wie man sie psychologisch oder religiös ausdrücken kann, aber man tut es doch nicht. Der Grund liegt darin, daß die neue Sprache noch zu unsicher ist. Der ehrgeizige Geldmann ist heute in einer schwierigen Lage. Wenn er den älteren Mächten des Seins ebenbürtig sein will, so muß er seine Tätigkeit an große Ideen knüpfen ; große Gedanken, die widerspruchslos geglaubt würden, gibt es aber heute nicht mehr, denn diese skeptische Gegenwart glaubt weder an Gott noch an die Humanität, weder an Kronen noch an Sittlichkeit – oder sie glaubt an alles zusammen, was auf das gleiche hinauskommt. Also mußte der Kaufmann, der des Großen so wenig entbehren will wie eines Kompasses, den demokratischen Kunstgriff anwenden, die unmeßbare Wirkung der Größe durch die meßbare Größe der Wirkung zu ersetzen. Groß ist nun, was für groß gilt ; allein das heißt, daß letzten Endes auch das groß ist, was durch tüchtige Reklame dafür ausgeschrien wird, und es ist nicht jedermann gegeben, diesen innersten Kern der Zeit ohne Beschwernis zu schlucken, und Arnheim hatte viele Versuche darüber angestellt, wie das zu machen sei.