19 09 24

Musil, L’homme sans qualités

À cette époque, par­mi les gens à la page, on était géné­ra­le­ment pour « l’es­prit actif » ; on avait recon­nu que le devoir de « l’homme-cer­veau » était de prendre le pas sur « l’homme-ventre ». De plus, il y avait quelque chose que l’on appe­lait l’ex­pres­sion­nisme ; on ne pou­vait pas expli­quer avec pré­ci­sion ce que c’é­tait, mais, le mot lui-même le disait, c’é­tait une manière de faire sor­tir quelque chose au-dehors ; peut-être des visions construc­tives, si celles-ci, com­pa­rées avec la tra­di­tion artis­tique, n’a­vaient pas été aus­si bien des­truc­tives, de sorte qu’on pou­vait les appe­ler tout sim­ple­ment « struc­tives », cela n’en­ga­geait à rien : « une concep­tion du monde struc­tive », la for­mule ne sonne pas mal.

Im all­ge­mei­nen war man damals unter vor­ges­chrit­te­nen Leuten für akti­ven Geist ; man hatte die Pflicht der Hirnmenschen erkannt, die Führung der Bauchmenschen an sich zu reißen. Außerdem gab es etwas, was man Expressionismus nannte ; man konnte nicht genau ange­ben, was das sei, aber es war, wie das Wort sagte, eine Hinauspressung ; viel­leicht von kons­truk­ti­ven Visionen, jedoch waren diese, mit der künst­le­ri­schen Überlieferung ver­gli­chen, auch des­truk­tiv, darum kann man sie auch ein­fach struk­tiv nen­nen, es verp­flich­tet zu nichts, und eine struk­tive Weltauffassung, das klingt ganz respek­ta­bel.

 

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t. 1
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chap. 99  : « De la demi-intel­li­gence et de sa fer­tile seconde moi­tié ; de l’analogie de deux époques, de l’aimable nature de tante Jane et de ce monstre qu’on appelle les Temps nou­veaux »
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trad.  Philippe Jaccottet
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p. 570