Une littérature réaliste, ce serait quoi ? Les procès-verbaux, il y a les flics pour ça ? Ou bien dressons les procès-verbaux qu’on ne dresse jamais. Disons comment on fait parler. Comment on parle. La réalité fout le camp au même train que la minute. Voici des mots sur du papier, c’est la seule réalité entre nous. Tout le reste, illusion, et l’illusion censure, elle aussi. On n’écrit pas pour fixer : on écrit pour superposer de la dérive à l’universelle dérive. Et merde pour le message, d’ailleurs le message est une tentative de censure puisqu’il vise à imposer une vérité. Le signifié, c’est l’odeur du charnier mental, le fumet de la décomposition. Mais là-dessous, camarade lecteur, reste-t-il du corps ?
19 01 16
Noël, L’outrage aux mots
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« L’outrage aux mots »
L’outrage aux mots [« L’outrage aux mots », in Le château de Cène, Pauvert, 1975]
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p. 32