19 01 16

Noël, L’outrage aux mots

Une lit­té­ra­ture réa­liste, ce serait quoi ? Les pro­cès-ver­baux, il y a les flics pour ça ? Ou bien dres­sons les pro­cès-ver­baux qu’on ne dresse jamais. Disons com­ment on fait par­ler. Comment on parle. La réa­li­té fout le camp au même train que la minute. Voici des mots sur du papier, c’est la seule réa­li­té entre nous. Tout le reste, illu­sion, et l’illu­sion cen­sure, elle aus­si. On n’é­crit pas pour fixer : on écrit pour super­po­ser de la dérive à l’u­ni­ver­selle dérive. Et merde pour le mes­sage, d’ailleurs le mes­sage est une ten­ta­tive de cen­sure puis­qu’il vise à impo­ser une véri­té. Le signi­fié, c’est l’o­deur du char­nier men­tal, le fumet de la décom­po­si­tion. Mais là-des­sous, cama­rade lec­teur, reste-t-il du corps ?

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« L’outrage aux mots » L’outrage aux mots [« L’outrage aux mots », in Le châ­teau de Cène, Pauvert, 1975]
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p. 32