29 12 16

Benjamin, Denkbilder

Texte de Benjamin sur le poreux napo­li­tain dans les Denkbilder

Seine Privatexistenz ist die barocke Ausmündung ges­tei­ger­ter Öffentlichkeit.
« Son exis­tence pri­vée est l’es­tuaire baroque d’une vie publique inten­si­fiée. »
Suit la com­pa­rai­son avec le vil­lage hot­ten­tot :
Ausgeteilt, porös und durch­setzt ist das Privatleben. Was Neapel von allen Großstädten unter­schei­det, das hat es mit dem Hottentottenkral gemein : jede pri­vate Haltung und Verrichtung wird dur­ch­flu­tet von Strömen des Gemeinschaftslebens. Existieren, für den Nordeuropäer die pri­va­teste Angelegenheit, ist hier wie im Hottentottenkral Kollektivsache.
(“Distribuée, poreuse et mêlée est la vie pri­vée. Ce qui dif­fé­ren­cie Naples de toutes les grandes villes a à voir avec le kral hot­ten­tot : toute atti­tude et tâche pri­vée se trouve inondée/traversée par le cou­rant de la vie com­mu­nau­taire.”)
Puis : “Le domes­tique n’est plus un asile ; c’est un inépui­sable réser­voir d’où l’on jaillit en masse.” Évidemment, c’est aus­si une tar­tine de fan­tasmes, les fan­tasmes d’al­le­mand sur la vita­li­té ita­lienne, sa nata­li­té débri­dée (pure de tout nata­lisme), la déter­mi­na­tion par le « grand sud », la chatte lit­to­rale (le bor­dé débor­dant, ce qui « débouche », sens lit­té­ral de Ausmündung), l’or­gasme estuaire las­cif indis­con­ti­nu etc.
Et encore ses réflexions sur Baudelaire, notam­ment la réver­si­bi­li­té du pri­vé et du public, du par­ti­cu­lier et du col­lec­tif. L’étude des Foules et de La Solitude.
« Ce que les hommes nomment amour est bien petit, bien res­treint et bien faible, com­pa­ré à cette inef­fable orgie, à cette sainte pros­ti­tu­tion de l’âme qui se donne toute entière, poé­sie et cha­ri­té, à l’im­pré­vu qui se montre, à l’in­con­nu qui passe  » (Les Foules)
Dans la soli­tude, les moments pas­ca­liens du res­sen­ti­ment bau­de­lai­rien tentent : « tous ces affo­lés qui cherchent le bon­heur dans le mou­ve­ment et dans une pros­ti­tu­tion que je pour­rais appe­ler fra­ter­ni­taire, si je vou­lais par­ler la belle langue de mon siècle. » Et dans Les foules, moment inverse, reverse : « Celui-là qui épouse faci­le­ment la foule connaît des jouis­sances fié­vreuses, dont seront éter­nel­le­ment pri­vés l’égoïste, fer­mé comme un coffre, et le pares­seux, inter­né comme un mol­lusque. »
Et la convertibilité/réversibilité :
« Multitude, soli­tude : termes égaux et conver­tibles pour le poëte actif et fécond. Qui ne sait pas peu­pler sa soli­tude, ne sait pas non plus être seul dans une foule affai­rée. »