08 05 17

Lyotard, Rudiments païens

En invo­quant le désir, on n’a encore rien dit, car il s’entend fort bien, Diotime l’enseignait déjà au cré­dule Socrate, comme Penia, le manque ; et cela suf­fit pour que la repré­sen­ta­tion conserve tous ses droits. Elle sera seule­ment plus nos­tal­gique, mys­tique : riche tra­di­tion, en Occident, de la théo­lo­gie néga­tive du désir. Mais l’humour pro­cède d’un Eros qui est tout Poros, rien que moyen de moyen­ner, comme d’une logique sans apo­rie et d’une poli­tique sans uto­pie. A ce désir, il faut des dieux beau­coup plus retors que celui qui s’est pro­cla­mé la véri­té, et des divi­na­tions sans pêché.