15 02 18

De plus, Jésus qui m’ap­pa­raît n’a pas la fixi­té des visions de l’i­ma­ge­rie. Il va et vient posé­ment ; il se montre de face, de pro­fil, cepen­dant jamais de dos. Ses pieds nus reposent sur le sol, font cra­quer les gra­vats. S’il longe un objet, le frô­le­ment est audible. Je me sou­viens avoir dit ou écrit : « Il aurait pu faire un accroc à sa tunique. » Comme dans le lieu del’ap­pa­ri­tion les murs béent, les portes sont dégon­dées, les che­veux de Jésus flottent dans le cou­rant d’air gla­cial. Le mois de jan­vier 1974 est froid à Arès.
(…)
Devant cet homme – car c’es­tun homme glo­rieux, trans­fi­gu­ré, mais entier – d’une majes­té indi­cible, j’ai peur en effet. « Non la peur phy­sique de rece­voir un mau­vais coup, mais celle de me sen­tir tra­ver­sé, lu, jugé, dans les recoins les plus recu­lés de mon esprit, de mon cœur, de mes secrets. Mes péchés les plus sub­tils étaient nus sous ce regard ». L’œil de Jésus pèse sur moi.

« Préface »
La Révélation d’Arès
Maison de la Révélation 1987
p. 22–23
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