De plus, Jésus qui m’apparaît n’a pas la fixité des visions de l’imagerie. Il va et vient posément ; il se montre de face, de profil, cependant jamais de dos. Ses pieds nus reposent sur le sol, font craquer les gravats. S’il longe un objet, le frôlement est audible. Je me souviens avoir dit ou écrit : « Il aurait pu faire un accroc à sa tunique. » Comme dans le lieu del’apparition les murs béent, les portes sont dégondées, les cheveux de Jésus flottent dans le courant d’air glacial. Le mois de janvier 1974 est froid à Arès.
(…)
Devant cet homme – car c’estun homme glorieux, transfiguré, mais entier – d’une majesté indicible, j’ai peur en effet. « Non la peur physique de recevoir un mauvais coup, mais celle de me sentir traversé, lu, jugé, dans les recoins les plus reculés de mon esprit, de mon cœur, de mes secrets. Mes péchés les plus subtils étaient nus sous ce regard ». L’œil de Jésus pèse sur moi.
15 02 18