23 11 17

Novalis, Fragments logologiques

Presque chaque homme est déjà artiste à un degré infime – il voit ce qu’il tire de lui-même et non ce qui lui vient du dehors – il sent ce qu’il tire de lui-même et non ce qui lui vient du dehors. La grande dif­fé­rence consiste en ceci : l’ar­tiste a ani­mé dans ses organes le germe de la vie auto­poé­tique – il a aug­men­té l’ex­ci­ta­bi­li­té de ceux-ci dans leur lien avec l’es­prit, et il est ain­si en mesure de dif­fu­ser à tra­vers ces mêmes organes les idées qu’il désire – sans sol­li­ci­ta­tion exté­rieure – de les uti­li­ser tels des outils en vue des modi­fi­ca­tions du monde réel de son choix.

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« Fragments logo­lo­giques »
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trad.  Laurent Margantin