29 07 17

L’axiome unique de la poé­sie est : “Tout ce qui par­ti­cipe de l’être (…) a un nom. Le dif­fi­cile est de l’inventer.” Ce n’est pas pour rien que la poé­sie uti­lise, pour cette inven­tion inouïe, les res­sources maxi­males de la dif­fé­rence, y com­pris sonore, entre noms de la langue héri­tée. » L’axiome que for­mule Badiou dans L’antiphilosophie de Wittgenstein (2009) éta­blit que « la poé­sie est une pen­sée » par la nomi­na­tion. « Il faut réin­tro­duire la nomi­na­tion dans la pen­sée », contre Wittgenstein. Le poème n’est pas « une ins­tance ver­bale du silence ». Cela revient, pour la poé­sie, à enter Joyce (le nom déter­mi­nant la phrase) sur Beckett (la phrase pro­dui­sant son silence contre l’invention des noms). Greffe dont le phi­lo­sophe pressent la richesse.

Contre un Boileau
Fayard 2015
agir/faire être/faire nomination poésie et philosophie