17 09 17

La phy­sique de Grosseteste est une cos­mo­go­nie nou­velle, d’in­ten­tion scien­ti­fique et non plus sym­bo­lique ou allé­go­rique, don­nant une expli­ca­tion de l’en­gen­dre­ment des sphères (sphae­rae lucis) et de la pro­duc­tion du réel exclu­si­ve­ment fon­dée sur la matière et la lumière, forme de tous les corps, avec ses deux pro­prié­tés fon­da­men­tales – l’au­to­dif­fu­sion ou mul­ti­pli­ca­tion de soi et la pro­pa­ga­tion ins­tan­ta­née. […] La cos­mo­go­nie de Grosseteste, qui fait de la lumière (dis­tin­guée en lumière-source – lux – et lumière éma­née – lumen) le prin­cipe d’ex­pli­ca­tion phy­sique de toute la nature, va, pour plu­sieurs décen­nies, por­ter l’op­tique – la « pers­pec­tive » – au rang de para­digme scien­ti­fique domi­nant.

La phi­lo­so­phie médié­vale [1989]
P.U.F. 2015
p. 55
col­lec­tion « Que sais-je » autodiffusion cosmogonie grosseteste lumière moyen âge optique physique propagation autonomie scientificité