12 03 21

Quod autem nunc liquet et cla­ret, nec futu­ra sunt nec prae­te­ri­ta, nec pro­prie dici­tur : tem­po­ra sunt tria, prae­te­ri­tum, prae­sens et futu­rum, sed for­tasse pro­prie dice­re­tur : tem­po­ra sunt tria, prae­sens de prae­te­ri­tis, prae­sens de prae­sen­ti­bus, prae­sens de futu­ris. sunt enim haec in ani­ma tria quae­dam, et ali­bi ea non video prae­sens de prae­te­ri­tis memo­ria, prae­sens de prae­sen­ti­bus contui­tus, prae­sens de futu­ris expec­ta­tio.

Maintenant c’est clair et net. Le futur ni le pas­sé ne sont. À pro­pre­ment par­ler, on ne peut dire qu’il y a trois temps : le pas­sé, le pré­sent et le futur. À pro­pre­ment par­ler, il faut dire qu’il y a trois temps : le pré­sent du pas­sé, le pré­sent du pré­sent, le pré­sent du futur. Les trois sont dans l’âme et on ne les trouve nulle part ailleurs : au pré­sent du pas­sé, elle se sou­vient de ce qui n’est plus ; au pré­sent du pré­sent, elle prête atten­tion à ce qui est ; au pré­sent du futur, elle tend vers ce qui n’est pas encore.

Confessiones [397–401]
t. 11
chap. 20
tra­duc­tion mai­son foi­reuse