24 07 23

Des Forêts, Le Bavard

Imaginez un pres­ti­di­gi­ta­teur qui, las d’abuser de la cré­du­li­té de la foule qu’il a entre­te­nue jusqu’ici dans une illu­sion men­son­gère, se pro­pose un beau jour de sub­sti­tuer à son plai­sir d’enchanter celui de désen­chan­ter, à rebours de tout ce qui fait géné­ra­le­ment l’objet de la vani­té et quitte à perdre à jamais le béné­fice qu’il tirait de sa répu­ta­tion de fai­seur de miracles. Qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas par un tar­dif mais louable sou­ci d’honnêteté qu’il lui vient la fan­tai­sie de livrer ses recettes une à une avec la froide minu­tie d’un hor­lo­ger qui démonte une hor­loge, il n’a pas de ces scru­pules, c’est tout sim­ple­ment par volup­té de détruire ce qu’il a créé et de flé­trir l’enthousiasme qu’il a sou­le­vé, il étale donc ses pièces sur la table, don­nant ain­si un air de vul­ga­ri­té à ses tours les plus sub­tils, se délec­tant à déce­voir ceux qu’il avait émer­veillés, des­cen­dant de son propre gré du pinacle où ses dupes l’avaient por­té, guet­tant avi­de­ment dans leurs yeux qu’agrandissait hier encore un éton­ne­ment d’enfant la pre­mière ombre de la dés­illu­sion, et pour peu que sub­siste sur leur masque triste, pin­cé par un sou­rire vide, la plus légère lueur de la foi, il se hâte de l’éteindre avec autant de soin qu’il avait pris la veille à l’entretenir. Suis-je cet homme cruel et fou ?
En tout cas, je ne me pose pas en vic­time, je suis prêt à recon­naître le bien-fon­dé de la plu­part des charges rete­nues contre moi et, s’il est une accu­sa­tion à laquelle j’avoue don­ner faci­le­ment prise, c’est bien celle de par­ler incon­si­dé­ré­ment ; il est vrai que je n’ai ces­sé de péro­rer à tort et à tra­vers sans craindre d’entrer à mon sujet dans des détails oiseux qui n’intéressaient que moi-même, il est vrai que j’ai cher­ché maintes fois par ins­tinct de comé­dien à me faire pas­ser pour ce que je ne suis pas, à me prê­ter des sen­ti­ments que je n’ai jamais eu l’occasion d’éprouver ou encore à m’attribuer des actions que j’étais bien inca­pable d’accomplir pour don­ner de la saveur à une vie qui n’en avait aucune ; il est vrai aus­si que j’ai eu le front de renier ce qui me tenait le plus à cœur et de louer ce que j’ai de tout temps fait pro­fes­sion de haïr. Certes, vous avez par­fai­te­ment rai­son de me trou­ver mal venu de par­ler sur un ton ver­tueux de sin­cé­ri­té quand mon prin­ci­pal sou­ci était de don­ner une entorse à la véri­té pour la rendre plus exci­tante ou plus vrai­sem­blable ; enfin, je ne parle pas de mes rou­lades, de mes contor­sions, de mes sub­ter­fuges, de mes gri­maces. C’est enten­du, je suis un bavard, un inof­fen­sif et fâcheux bavard, comme vous l’êtes vous-mêmes, et par sur­croît un men­teur comme le sont tous les bavards, je veux dire les hommes. Mais en quoi cela vous auto­rise-t-il à me repro­cher âpre­ment le mal dont vous êtes vous-mêmes affec­tés ? On ne peut me deman­der de res­ter dans mon coin, silen­cieux et modeste, à écou­ter se payer de mots des gens dont j’ai bien le droit de pen­ser qu’ils n’ont ni plus d’expérience ni plus de réflexion que moi-même. Lequel d’entre vous me jet­te­ra la pierre ?
Ce que moins que tout autre vous parais­sez dis­po­sés à me pas­ser, c’est une cer­taine mau­vaise conscience. Quand on a honte d’être un bavard, dites-vous, on com­mence par se taire. J’en conviens. Mais ce besoin fâcheux qui nous est com­mun consti­tue-t-il une tare sur laquelle ceux qui n’en rou­gissent pas ont le droit de me juger ? J’ai la fai­blesse de croire que mieux vaut ma conscience, fût-elle mau­vaise, que votre aveu­gle­ment. Est-il bien vrai qu’illuminé par la beau­té de cette musique j’ai pro­non­cé un vœu aux termes duquel j’étais tenu de gar­der désor­mais un silence décent ? Suis-je donc une sorte de vilain par­jure ? Et si vous ne me rap­pe­lez oppor­tu­né­ment la honte subie après ma grande crise que pour feindre ensuite de vous éton­ner qu’elle n’ait pas suf­fi à me cor­ri­ger de mon vice, je vous répon­drai… que vous répon­drai-je au fait ? Rien ne m’est plus facile que de vous cou­per vos pauvres effets. Ce n’est pas ma faute si vos chi­canes me font sou­rire. Reste à savoir si j’ai bien enten­du cette musique, si j’ai vrai­ment éprou­vé cette honte. Je vous répon­drai donc que ce n’est pas une rai­son parce que je me suis don­né la peine de décrire l’une et l’autre avec pré­ci­sion pour que leur authen­ti­ci­té ne puisse plus jamais être contes­tée par per­sonne, et en pre­mier lieu par moi. Est-ce que je n’aurais pas l’imagination un peu plus prompte que la mémoire ? Vous trou­vez que je vais quand même un peu fort : feindre de dou­ter de ses propres affir­ma­tions, c’est là le comble de l’impertinence ou de la mau­vaise foi. Et si je ne simu­lais pas le doute, et si je ne dou­tais pas, et si je savais par­fai­te­ment à quoi m’en tenir sur la véra­ci­té de mes pro­pos et si enfin tout mon bavar­dage n’était que men­songe ? Vous vous détour­nez avec colère : « Alors, allez au diable ! » Je ne sau­rais trop vous enga­ger à consi­dé­rer la situa­tion avec sang-froid, necrai­gnez pas d’avoir per­du votre temps à prê­ter l’oreille à des men­songes, puisque vous avez eu le pri­vi­lège d’assister à une crise de bavar­dage, ce qui était cer­tai­ne­ment plus ins­truc­tif que d’en lire un rap­port, fût-il pur de toute inten­tion lit­té­raire. Ayez le bon esprit de ne pas vous cour­rou­cer de l’abus que j’ai fait de votre cré­du­li­té, glis­sant à votre insu quelques véri­tés au milieu de tant de men­songes que je vous don­nais pour des véri­tés, dans l’idée qui s’est véri­fiée que les pre­mières ne se dis­tin­gue­raient en rien des secondes. Je suis tout prêt à faire amende hono­rable à ceux que j’ai abu­si­ve­ment leur­rés, je peux leur assu­rer qu’il m’importe très peu d’avoir le der­nier mot, je demande sim­ple­ment qu’il me soit per­mis de m’expliquer posé­ment sur un cas qui peut être aus­si bien celui de quelques-uns d’entre vous, je crois que nous allons nous entendre pour peu que vous me lais­siez le temps de reve­nir en arrière et de tout reprendre depuis le com­men­ce­ment afin de dis­si­per défi­ni­ti­ve­ment ce trop long mal­en­ten­du, mon­trant qu’il n’était fon­dé sur rien de si grave que nous avons pu croire. Qui n’a pas eu, au moins une fois, envie d’élever la voix, non pas dans l’intention rai­son­nable de char­mer un audi­toire ou avec la pré­ten­tion de l’instruire, mais plus sim­ple­ment pour satis­faire son propre caprice ? Encore faut-il, comme je l’ai dit en com­men­çant, qu’il croie dur comme fer qu’il existe quelque part des oreilles pour l’entendre – et, comme je le mon­tre­rai plus loin, qu’il emploie beau­coup de ruse pour s’assurer la bien­veillance de l’auditeur en lui don­nant le désir d’apprendre ce qu’il va dire : il y a pour celui qui parle une étrange source d’encouragement dans le visage humain qui est en face de lui. Ce n’est pas qu’il soit indis­pen­sable que vous ayez grand-chose à dire, et même vous pou­vez très bien n’avoir stric­te­ment rien à dire : je ne vois pas pour­quoi l’on se récrie­rait en m’entendant sou­te­nir que par­ler et s’exprimer font deux. Se trou­ve­rait-il quelqu’un d’assez mal­hon­nête pour pré­tendre qu’il n’ouvre jamais la bouche que pour com­mu­ni­quer une pen­sée, que pour faire entendre le char­mant timbre de sa voix ? Le far­ceur ! En ouvrant la bouche, vous ne savez peut-être pas ce que vous direz, mais la convic­tion que vous trou­ve­rez l’abondance de mots néces­saire dans les cir­cons­tances et dans l’excitation qu’elles pro­voquent en vous, vous donne la har­diesse de com­men­cer au petit bon­heur ; l’important est que vous assou­vis­siez sur le champ votre besoin de bavar­der ; il arrive géné­ra­le­ment que les mots répondent avec promp­ti­tude à votre appel. Mais aus­si il peut arri­ver – et ici nous tou­chons à mon cas per­son­nel – que les mots demeurent rétifs et que vous éprou­viez alors une angoisse com­pa­rable à celle d’un para­ly­tique qui veut fuir devant un dan­ger pres­sant. Certains, je le sais bien, se résignent mal à l’incapacité de satis­faire leur besoin, d’autres se tiennent sur la réserve, comp­tant plus ou moins sin­cè­re­ment sur le hasard pour les déli­vrer, atten­dant d’une manière toute pas­sive la gué­ri­son de leur infir­mi­té, se fami­lia­ri­sant peu à peu avec elle quand ils ne cherchent pas à la faire pas­ser pour de la force d’âme, ils affectent alors de juger futile un désir que leur impuis­sance leur inter­dit de satis­faire.
Quand je brûle d’envie de par­ler, je ne songe pas à prendre sur moi de me taire et pour­tant, le moindre de mes sou­cis, je le dis sans affec­ta­tion, est de rendre publics mes épan­che­ments ou même de vider mon âme dans une oreille ami­cale. Rien ne m’est plus étran­ger que le soin pris par cer­tains hommes d’exposer leur science d’eux-mêmes aux regards de tous. Cependant, il est inutile d’espérer ouvrir la bouche si vous ne pou­vez vaincre votre aver­sion pro­fonde pour les feux de la rampe. Vous êtes condam­né à mon­ter sur les tré­teaux, il faut vous résoudre à y faire le char­la­tan. Pour ma part, je ne fais pas pro­fes­sion de modes­tie : il m’est aus­si indif­fé­rent de para­der que de res­ter à l’ombre, aucun scru­pule ne me retien­dra de tendre des pièges à la bonne foi de mes audi­teurs, si je juge que l’intérêt que mes men­songes ont éveillé chez eux m’aide à satis­faire mon vice.
Non, ce qui me pré­oc­cupe est d’un ordre moins rele­vé. Mon ima­gi­na­tion pour com­men­cer ne va-t-elle pas me faire défaut ? Ou trou­ve­rai-je matière à exer­cer ma verve ? Car tout le monde com­pren­dra que je ne puisse me bor­ner à ouvrir la bouche pour pro­duire des sons inar­ti­cu­lés ou pour ali­gner tout arbi­trai­re­ment des mots sans suite : j’ai déjà dit, et je n’y revien­drai plus, qu’un bavard ne parle jamais dans le vide ; il a besoin d’être sti­mu­lé par la convic­tion qu’on l’écoute, fût-ce machi­na­le­ment ; il n’exige pas la repar­tie, c’est à peine s’il cherche à éta­blir un rap­port vital entre son inter­lo­cu­teur et lui ; s’il est vrai que sa loqua­ci­té gran­dit jusqu’à l’exaltation la plus folle devant l’assentiment ou la contra­dic­tion, elle se main­tient en tout cas très hono­ra­ble­ment devant l’indifférence et l’ennui.
J’étais donc mû par l’angoisse où me tenait l’impossibilité de faire le pre­mier pas ; j’avais beau me recueillir et fer­mer les yeux – à la façon d’un pré­di­ca­teur qui s’apprête à enta­mer un long ser­mon – pour pui­ser dans le silence l’inspiration et gagner le temps néces­saire à la fabri­ca­tion d’un sou­ve­nir plau­sible et fer­tile en déve­lop­pe­ments, tous ces efforts n’aboutissaient qu’à me confir­mer dans l’opinion que mon ima­gi­na­tion était sèche et froide. Cependant, mon désir se fai­sait plus véhé­ment, l’ambition d’entrer en com­pé­ti­tion avec ceux dont j’enviais l’éloquence me brû­lait la gorge ; pas plus que par orgueil, je ne vou­lais renon­cer par impuis­sance à une acti­vi­té à laquelle j’avais une si furieuse envie de me livrer. C’est alors qu’il me vint cette illu­mi­na­tion que ce que je cher­chais si loin, je l’avais sous la main. Je par­le­rais de mon besoin de par­ler.
Mais com­ment me serais-je acquit­té de cette tâche d’un cœur léger ? Cela n’a jamais pas­sé pour très agréable de s’ouvrir à des gens mal inten­tion­nés et réso­lu­ment enclins à n’apercevoir autour d’eux que ce qu’il y a de plus vil et de plus cor­rom­pu, l’aveu d’un vice que per­sonne n’ose secrè­te­ment recon­naître pour sien ne peut prê­ter qu’à des com­men­taires iro­niques de la part des plus hypo­crites et sou­le­ver chez les plus méchants qu’un concert d’imprécations déchaî­nées. N’est-ce pas fou de ris­quer sa répu­ta­tion, de s’exposer aux sar­casmes pour la seule volup­té de bavar­der ? Aussi ne tenait-il qu’à moi de brouiller par moments la piste que j’avais soi­gneu­se­ment tra­cée. Qu’est-ce qui m’empêchait de don­ner quelques coups de pouce à une véri­té dont je redou­tais les ver­tus explo­sives ? Pourquoi me serais-je fait un scru­pule de ne des­si­ner de moi qu’une image res­sem­blante, donc mépri­sable, quand je pou­vais la rendre pitoyable en invo­quant habi­le­ment la mala­die comme pré­texte à l’irresponsabilité ? Mon plus grand sou­ci fut donc en pre­mier lieu de don­ner à la com­mu­ni­ca­tion de faits entiè­re­ment inven­tés une appa­rence de rigueur et de logique, telle qu’il puisse sem­bler à mon inter­lo­cu­teur qu’obéissant scru­pu­leu­se­ment aux don­nées sûres four­nies par ma mémoire, je n’ai jamais cédé aux ten­ta­tions de l’imagination ni consen­ti à mettre du jeu dans les rouages de mon récit ; en second lieu de douer d’une vie accep­table cer­taines figures pure­ment fic­tives (à com­men­cer par celle que je don­nais pour mienne) que je fai­sais acteurs ou figu­rants d’une aven­ture en réa­li­té construite de toutes pièces pour les besoins de ma cause, tout en pre­nant soin de ne lais­ser autour d’elles aucune ombre sus­pecte qui pût faire dou­ter en même temps de leur authen­ti­ci­té et de ma bonne foi. Pour mieux convaincre les plus exi­geantsde mes lec­teurs, j’affectais de renon­cer à cer­tains effets plu­tôt des­ti­nés à faire valoir l’habileté de l’auteur qu’à ser­rer la véri­té de plus près, aux beaux mou­ve­ments d’éloquence qui carac­té­risent en géné­ral les plai­doi­ries et les ser­mons, à mes recettes per­son­nelles dont j’aurais su, en d’autres occa­sions, tirer par­ti avec suc­cès. On se rap­pelle qu’avec une osten­ta­tion qui pou­vait aus­si bien pas­ser pour une modes­tie exces­sive, je ne me suis pas fait faute de sou­li­gner la nudi­té volon­taire de ma forme, dont j’étais le pre­mier à regret­ter hypo­cri­te­ment qu’une cer­taine mono­to­nie fût l’inévitable ran­çon de l’honnêteté. Mais feindre de renon­cer aux arti­fices, c’était aus­si un arti­fice, et autre­ment sour­nois. S’ilm’arrivait par­fois de men­tir, ce n’était que pour me per­mettre ensuite d’en faire hum­ble­ment l’aveu : bien sûr, j’avais une fâcheuse ten­dance à biai­ser, à racon­ter des sor­nettes pour cacher ou dif­fé­rer ce que je n’osais dire, mais, frap­pé de repen­tir, je me repre­nais aus­si­tôt, c’est donc que je n’étais pas ani­mé de mau­vaises inten­tions, on pou­vait faire confiance à un homme si visi­ble­ment sou­cieux de ne pas tom­ber dans le tra­vers que nous avons tous plus ou moins de dégui­ser la véri­té. (Permettez-moi de m’étonner en pas­sant qu’aucun d’entre vous ne se soit jamais inquié­té de sou­le­ver le voile dont j’ai la pudeur ou la lâche­té de m’envelopper. Savez-vous seule­ment qui vous tient ce lan­gage ? Pourtant, vous accueillez avec plus de bien­veillance et d’estime un homme qui se pré­sente modes­te­ment en disant son nom, il y a en effet une cer­taine noblesse à s’offrir à la cri­tique comme une vic­time rési­gnée. Suis-je un homme, une ombre, ou rien, abso­lu­ment rien ? Pour avoir lon­gue­ment bavar­dé avec vous, ai-je pris du volume ? M’imaginez-vous pour­vu d’autres organes que ma langue ? Peut-on m’identifîer avec le pro­prié­taire de la main droite qui forme les pré­sentes lettres ? Comment le savoir ? N’attendez pas qu’il se dénonce de lui-même. Qui ne pré­fé­re­rait à sa place gar­der l’anonymat ? Je suis sûr qu’il pro­tes­te­rait avec une sin­cère indi­gna­tion si j’entreprenais de le livrer en pâture à la colère des uns, au mépris des autres. Sait-il lui-même de quoi je suis fait, en admet­tant que je sois fait de quelque chose ? Il entend bien demeu­rer étran­ger à tout ce débat, il se lave les mains de mes écarts. Evertuez-vous à récla­mer sur l’air des lam­pions : « L’auteur ! L’auteur ! » je parie qu’il ne mon­tre­ra pas le bout de son nez ; on connaît la lâche­té de ces gens-là. Maintenant, je vous le demande : Que feriez vous d’une éti­quette qui couvre une mar­chan­dise dou­teuse ? A sup­po­ser que vous connais­siez enfin le nom, l’âge, les titres et qua­li­tés de celui qui n’a ces­sé de vous men­tir sur son propre compte, en quoi seriez-vous plus avan­cé ? Il n’a rien dit de lui-même qui fût vrai, concluez-en qu’il n’existe pas.)