À chaque fois que nous commencions une intervention avec un disclaimer, c’était comme générer une substance scintillante (pour la langue) et performante (pour la visée), qui annihilait certains effets douloureux de nos paroles. Parfois, le disclaimer était tellement adroit, qu’aucune de ses cibles n’atteignait le cœur de la réception militante sans avoir été d’abord dissoute en une mélasse inoffensive, ou toutes ses épines élimées. Parfois, le disclaimer était vide, mais la seule intention de le produire, communiquée par le seul fait de le nommer, enveloppait le cœur reconnaissant de la réception militante d’une couche de papier bulle, qui le gardait bienveillant et amical, bien qu’il ait été un petit peu blessé.
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