28 04 23

Etchart, Tupamadre

On prend le bus. Blindé. Puant. Bien sur le son a fond sur le pro­grame de radio de Petinati. Tous les conduc­teurs de bus tou­jours écoutent Petinati. C est un mec qui apelle des couples pour regler leurs dra­ma d amour en live. Les mecs il leur parle nor­mal, les meufs il leur parle come des enfants de cinq ans qu il veut bai­ser. Ma mere des qu elle rentre dans les bus, avant de payer le tiket elle insulte Petinati. J ai la tunique de l école trem­pée de trans­pi­ra­tion. Des que la porte du bus s ouvre pour lais­ser des gens des­cendre ou mon­ter, ma mere me fait un geste de poule pour me dire de ven­ti­ler mes ais­selles.
Ya tou­jours des per­so­nages dans le bus. La y a un vieux mon­sieur qui pue la pisse et mar­mone des trucs. Un bour­ré qui chante des chan­sons de peña­rol. Une dame folle qui crie SUSANA ! SUSANA ! au fond du bus. Une mere qui tape son enfant parce quil arete pas de bou­ger. Les gens col­lés au fenetres qui ouvrent que un cen­ti­metre. La radio a fond. Raconte a oncle Petinati, tu fais quoi quand tu te sens toute seule dans ton lit avec tes petits dou­dous ? Une masse de gens des­cend. Air. Place. Un siege. Assied toi ma petite. Je m assoi dan les sieges qui sont a l envers et regardent vers le fond. Je vois la vitre pous­sié­reuse de l arriere du bus et un autre bus der­riere. On dirait a chaque arret qu il va défon­cer notre bus. La cha­leur m endort tout en me donant un peu la gerbe. Mes yeux von en arriere tous seuls, mes pau­pieres s entre­ferment. Je me réveille a chaque fois a cause de la folle qui arrete pas de crier SUSANA !
On se leve pour des­cendre. La dame qui crie SUSANA ! prend ma mere par le poiñet et la retient dans le bus. J ai peur, je crie NO ! MAMA !. La folle regarde ma mere dans les yeux et crie SUSANA !. Ma mere fait rien, elle la regarde juste. Je prend ma mere de l autre poiñet et la tire vers moi. MAMA ! De l autre coté la folle tire aus­si et crie SUSANA ! Le conduc­teur du bus cri DEGAGEZ MA PORTE ! La folle raproche sa tete de ma mere. SUSANA ! JE PENSAIS QUE T ETAIS MORTE. C EST TOI ! T AS PAS CHANGÉ SUSANA ! JE PEUX PAS CROIRE ! La folle se jete dans les bras de ma mere. Ma mere me lache et met ses bras autour de la folle. La folle se calme. Elles se séparent La folle me regarde. Ta mere était la meilleure. Bien sur elle est vivante je savais moi. Qui aurait pu la tuer ?
On des­cend du bus. Ma mere dit rien.
Je lui demande Cest qui Susana ?
Elle me regarde.
Rien.
C est toi ?
Rien.

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« Dames bizarres 2 » Tupamadre
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p. 39–40