Le plus dur, c’est l’heure du loup, entre trois et cinq heures. Quand viennent les démons : les regrets, l’ennui, la peur, le malaise, la fureur. Ça ne sert à rien d’essayer de les endiguer, ça devient encore pire. Quand mes yeux sont fatigués de lire, j’ai la musique. Je ferme les yeux et je donne libre cours aux démons : venez, je vous connais, je sais comment vous fonctionnez, allez‑y jusqu’à ce que vous en ayez assez, je ne résiste pas. Les démons deviennent alors de plus en plus rageurs et au bout d’un moment, le fond cède, ils se montrent ridicules, ils disparaissent et je m’endors pour une heure ou deux.
15 09 20