19 01 16

Le trem­ble­ment de terre de Lisbonne, en 1755, avait dété­rio­ré plu­sieurs pan­neaux allé­go­riques en azu­lei­jos qui décorent la ter­rasse du palais de la Frontera. Notamment celui qui repré­sente l’Astronomie. Un cer­taine nombre de car­reaux du bas avaient été des­cel­lés et étaient tom­bés par terre. Un maçon « idiot », qui n’a­vait pas accès à la repré­sen­ta­tion, les avait recol­lés à la hâte (comme il convient d’ailleurs de le faire pour ne pas fra­gi­li­ser davan­tage l’en­semble), mais n’im­porte com­ment, sans s’être sou­cié de la cohé­rence du décor d’o­ri­gine. De sorte que, depuis cette res­tau­ra­tion sau­vage et dis­con­ti­nue, l’Anatomie a les pieds dans un chaos de lignes et de cou­leurs. Or, cette inco­hé­rence, qui n’est pas sans inté­rêt ni sans charme, pro­duit à son tour une forme fixe à l’in­té­rieur du pan­neau. Si bien qu’on n’en sort pas.

Cette his­toire est la mienne (petit dic­tion­naire auto­bio­gra­phique de l’é­lé­gie)
astronomie idiotie mosaïque restauration