Klosswski dit : ma syntaxe, c’est la peau de Roberte, la peau enfermant le volume du corps singulier portant un nom propre. Or cela, ce que dit Klossowki, n’est pas la perversion ? La dureté, la tension de la grammaire et du lexique opèrent comme la production d’un écran tendu à rompre, cet écran se referme sur lui-même en un corps volumineux, le corps de Roberte, ce corps est attachable à un sujet qui viendra en occuper l’intérieur. Et alors toute variation fixe de la grammaire, du lexique fera signe, frisson, passage d’intensité sur le corps propre de la victime. Cette variation fixe n’est pas nécessairement l’agression ou plutôt l’expérimentation sadienne, elle permet toutes les expérimentations, la peau grammaticale rend la monnaie de toutes les pièces qu’on y découpe, monnaie déjà presque vivante. La tension syntaxique de Klossowski, ouvrant le théâtre de ce qu’il nomme le suppôt, le volume interne du sujet, n’est-elle pas la préparation à toute perversion ? Puisqu’elle constitue le supposé corps, le corps imaginaire qui servira de repère pour un usage vain, destructeur des émotions intenses ?
18 06 17