18 06 17

Libera, Archéologie du sujet

Le pré­sent volume, consa­cré à la condi­tion du sujet, traite donc à la fois de ses infor­tunes et de ses pros­pé­ri­tés. D’un côté, disons dans une cer­taine tra­di­tion post­lo­ckéeenne, la recon­nais­sance de la néces­si­té d’un sujet des pen­sées et des actions creuse le lit de la per­sonne ; rem­pla­cé par la per­sonne, le sujet ne sur­vit, sous son propre nom, que comme ins­tru­ment d’analyse logique, balayé onto­lo­gi­que­ment en même temps que la sub­stance. Le triomphe de la per­sonne n’est cepen­dant pas total ou, plu­tôt, celui de l’hypostase (tri­ni­taire) sur le sujet (aris­to­té­li­cien) ne passe pas par la seule exal­ta­tion de la per­sonne : d’un autre côté, disons dans une cer­taine tra­di­tion sco­las­tique culmi­nant chez Leibniz, l’hypostase règne aus­si à tra­vers le « sup­pôt » (sup­po­si­tum), le sujet donc, res­tau­ré et exal­té à son tour, à la place de la per­sonne, dont il absorbe, récu­père et assi­mile l’ensemble des pré­di­cats les plus insignes.

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vol. 2 : La quête de l’identité
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