15 09 20

Libera, La mystique rhénane

La divi­sion ori­gi­naire du mal dis­tingue le mal par soi, c’est-à-dire la pri­va­tion elle-même, et le mal par acci­dent, c’est-à-dire, le bien impar­fait, le bien en tant que pri­vé d’une cer­taine per­fec­tion. Le mal par soi, on l’a dit, se sub­di­vise en trois : le mal de nature, le mal de peine et le mal de coulpe. Le mal par acci­dent com­prend cinq espèces : le mal d’ac­tion (toute action cor­rup­trice est « mau­vaise »), le mal de défaillance ou défaut (l’ac­tion du péché, le « faillir », est « mau­vaise », qu’il s’a­gisse du défaut natu­rel ou du défaut de coulpe ou « péché » pro­pre­ment dit), le mal d’in­cli­na­tion (la pri­va­tion est la « méchan­ce­té de la matière », elle l’in­cline à la cor­rup­tion), le mal for­mel (la pas­sion est « mau­vaise »), le mal maté­riel (la matière en tant que pri­va­tion de la forme est « mau­vaise », l’homme en tant que sujet d’une pri­va­tion est « mau­vais »).

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« Ulrich de Strasbourg » La mys­tique rhé­nane
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p. 139