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La division originaire du mal distingue le mal par soi, c’est-à-dire la privation elle-même, et le mal par accident, c’est-à-dire, le bien imparfait, le bien en tant que privé d’une certaine perfection. Le mal par soi, on l’a dit, se subdivise en trois : le mal de nature, le mal de peine et le mal de coulpe. Le mal par accident comprend cinq espèces : le mal d’action (toute action corruptrice est « mauvaise »), le mal de défaillance ou défaut (l’action du péché, le « faillir », est « mauvaise », qu’il s’agisse du défaut naturel ou du défaut de coulpe ou « péché » proprement dit), le mal d’inclination (la privation est la « méchanceté de la matière », elle l’incline à la corruption), le mal formel (la passion est « mauvaise »), le mal matériel (la matière en tant que privation de la forme est « mauvaise », l’homme en tant que sujet d’une privation est « mauvais »).

« Ulrich de Strasbourg »
La mystique rhénane
Seuil 1994
p. 139
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