18 06 17

Libera, Archéologie du sujet

Une autre manière de lire, concur­rente, dans tous les sens du terme, puisque c’est de cette concur­rence, deve­nue concours, que résulte en par­tie ce que j’ai appe­lé dans Naissance du sujet le « chiasme de l’agence » (p. 50), est d’y voir la per­sonne s’emparer des insignes du sujet, en le vidant, lit­té­ra­le­ment, de sa sub­stance. Si l’on peut pen­ser la fonc­tion sujet sans la sub­stan­tia­li­té, si l’on peut se pas­ser de la sub­stance comme cau­tion onto­lo­gique de la pos­si­bi­li­té de « nous-même », de my own, si l’on peut se pas­ser de la sub­stance comme hypo­stase du moi, on peut aus­si bien se pas­ser du subiec­tum, du sujet ou du sup­pôt (de quelque nom qu’on l’appelle).
L’heure de la per­sonne a son­né. Et avec elle celle de ce que j’appellerai ici : la per­son­ni­fi­ca­tion du sujet. Le sujet per­son­ni­fié est une per­sonne qui a tout du sujet, qui bloque sur elle les deux dimen­sions recon­nues depuis Aristote au kate­go­rein : « accu­ser quelqu’un de quelque chose » et « attri­buer quelque chose à quelque chose », soit :

  • kate­go­rein(1) > accu­ser > impute : sujet d’imputation (l’homme indi­vi­duel, la per­sonne, le Self), Morale
  • kate­go­rein(2) > attri­buer > attri­bute : sujet d’attribution (l’homme, l’âme, l’esprit, le corps), Psychologie
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vol. 2 : La quête de l’identité
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