L’homme n’est pas le sujet : le suppôt auquel s’attribuent ses actions est soit la personne, soit son âme. La place du sujet dans ce dispositif est marquée à l’endroit du « suppôt », d’où procèdent les actions : c’est celle d’une fonction. La seule question que pose [Pierre-Sylvain] Régis est de savoir qui en est le véritable titulaire dans l’homme : la personne ou l’âme. Sa thèse propre suppose l’équation théologique : personne = suppôt (= hypostase). […] S’agissant de l’homme, le sujet est soit personne soit âme, il n’est pas encore Je, Ich, ego, Self. Subiectum et ego, subjectité et égoïté (Ichheit) n’ont pas encore « acquis une signification identique ». Le subiectum, le sujet, voire le suppôt, en tant qu’il relève de la configuration aristotélicienne, ne peut, à l’époque et dans le milieu de Régis, faire valoir les droits au titre que la personne s’est acquis, seule, de l’autre côté de la Manche quelques années plus tôt grâce à Locke, ni même ceux qu’elle possède depuis des décennies dans la tradition médiévale et celle de la Seconde Scolastique.
18 06 17