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Car c’est cela l’essentiel : un ensemble flou, une syn­thèse de dis­pa­rates n’est défi­ni que par un degré de consis­tance ren­dant pré­ci­sé­ment pos­sible la dis­tinc­tion des élé­ments dis­pa­rates qui le consti­tuent (discernabilité){342}. Il faut que le maté­riau soit suf­fi­sam­ment déter­ri­to­ria­li­sé pour être molé­cu­la­ri­sé, et s’ouvrir à du cos­mique, au lieu de retom­ber dans un amas sta­tis­tique. Or on ne rem­plit cette condi­tion que par une cer­taine sim­pli­ci­té dans le maté­riau non uni­forme : maxi­mum de sobrié­té cal­cu­lé par rap­port aux dis­pa­rates ou aux para­mètres. C’est la sobrié­té des agen­ce­ments qui rend pos­sible la richesse des effets de la Machine. On a sou­vent trop ten­dance à se reter­ri­to­ria­li­ser sur l’enfant, le fou, le bruit. A ce moment-là on fait flou, au lieu de faire consis­ter l’ensemble flou, ou de cap­ter les forces cos­miques dans le maté­riau déter­ri­to­ria­li­sé.

Capitalisme et schi­zo­phré­nie
vol. 2 Mille plateaux
Minuit 1980
agencement amas bruit déterritorialisation discernabilité disparate enfance flou folie moléculaire synthèse synthèse disjonctive tas