je me souviens j’étais assis sur les marches à l’entrée d’une maison avec une poignée d’autres gamins et nous devions avoir entre trois et cinq ans tous assis sur des marches à brooklyn à tenirune réunion et on essaie de déterminer quel âge on aimerait avoir parce qu’on n’est jamais content d’avoir trois quatre ou cinq ans c’est une mauvaise période qui voudrait avoir entre trois et cinq ans ? (…) nous sommes assis à tenir cette réunion sur l’âge et un gamin dit oh comme j’aimerais avoir treize ans ça avait vraiment l’air d’être un âge d’homme puissant je pense que tous les gamins étaient des garçons mais je nesuis même pas sûr de ça et l’un dit j’aimerais bien avoir quinze ans et tout le monde était d’accord pour dire que c’était bien et un dit seize et alors quelqu’un dit dix-sept et on a dit non c’est trop vieux il faut deux mots pour le dire nous savions que dix-sept ans c’était l’autre versant de la colline nous avions donc déjà cette notion de balistique comme pour la trajectoire d’un obus vous montez pendant un moment jusqu’à ce que vous atteigniez un certain point et ensuite vous descendez car déjà à cette époque nous savions que tout ce qui monte descent aussi et nous avions un certain sens du déclin de notre puissance à dix-sept ans c’est comme ça qu’on voyait les choses à cette époque et j’ai eu pas mal d’autres points de vue là-dessus depuis
25 01 16
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« je n’ai jamais su quelle heure il était »
je n’ai jamais su quelle heure il était
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trad.
Pascal Poyet
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p. 116–117