Cette expression : s’il le voulait, il le ferait est une proposition composée que l’on appelle hypothétique. Or la propriété logique d’une proposition hypothétique n’est pas que l’une et l’autre propositions qui la composent soient vraies. De fait, une hypothétique vraie peut aussi être composée de deux propositions fausses ou bien seulement d’une proposition fausse et d’une – le conséquent – vraie. Une hypothétique est donc vraie, même s’il s’agit d’une énoncé comme « si l’homme volait, il se déplacerait dans les airs ». De fait, cette proposition est vraie, et pourtant ses deux parties sont manifestement fausses. De même une proposition comme « si l’homme volait, il serait un animal » est vraie elle aussi, pourtant son antécédent est faux, seul le conséquent est vrai. Donc si quelqu’un dit que cette expression « s’il le voulait, il le ferait » semble impliquer que si la volonté de faire quelque chose d’autre que ce qu’il fait concernant une chose advient à Dieu dans le futur, il y aura nécessairement en lui un changement, il faut répondre que cette interprétation est vraie au sens précis où, en disant de Dieu qu’il est puissant, on entend que tout ce que Dieu veut se réalise et que rien de qu’il refuse ne se réalise, mais que ce qu’il veut, si l’on pose par hypothèse qu’il ne le veut pas, alors cela ne se réalisera pas, et que ce qu’il ne veut pas, si l’on suppose qu’il le veut, alors cela se réalisera. Telle est la signification des notions de puissance et de volonté appliquées à Dieu. Les deux se réduisent à sa science, c’est-à-dire à son essence.
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