feuchtwanger ici à dîner. sujet de conversation, à nouveau : hitler est-il un politicien bourgeois ? conception de feutchtwanger et de la plupart des adversaires d’hitler, hitler est un histrion totalement insignifiant que la reichswehr a engagé pour s’occuper de ses affaires. argument choc : le style c’est l’homme. pas de plan, pas d’idée originale, hostilité à l’égard de la pensée etc. pour ma part, hitler grand homme me convient tout à fait, i.e. il me semble urgent de réviser la notion bourgeoise de grand homme (donc de la grandeur bourgeoise, de ce qu’est ou de ce que peut être un grand politicien bourgeois), raison pour laquelle je suis prêt tout simplement à traiter hitler de grand politicien bourgeois – mais en dehors même de cela, la conception de feuchtwanger, qui n’est autre que la conception bourgeoise, ne me paraît judicieuse ni du point de vue de la propagande, ni du point de vue de l’histoire. on ne combat pas hitler en le présentant comme particulièrement incapable, comme une monstrueuse excroissance, un pervers et un charlatan, un cas spécialement pathologique, ni en lui opposant comme des modèles, des modèles inaccessibles, les autres politiciens bourgeois ; de même qu’on ne combat pas le fascisme en l’isolant de la bourgeoisie « saine » (reichswehr et industrie), afin de mieux l’éliminer « seul ». goûterait-on le personnage, s’il était « grand » ? – mais toute représentation théâtrale approfondie du phénomène me paraît également exclue, si par ex. on omet qu’il s’agit d’un phénomène vraiment national, d’un « volksführer », d’un politicien rusé, vivant, non conventionnel et original, et alors seulement sa corruption, son insuffisance, sa brutalité extrêmes etc. etc. entreront en jeu avec toute l’éfficacité voulue. la petite bourgeoisie, classe sans issue entre toutes, établit sa dictature à l’heure où le capitalisme connaît une situation entre toutes sans issue. cette dictature n’est qu’apparente dans la mesure où elle s’impose entre les classes qui se perpétuent, accentuant ainsi le poids « naturel » (le poids économique) de la grande bourgeoisie (les junkers), et ne gouverne pas « dans le sens » de la petite ; elle fait office de prête-main, de prête-poing, mais le poing a une relative autonomie ; l’industrie obtient son impérialisme, mais doit prendre celui qu’on lui donne, signé hitler. le pathologique est entièrement ici un phénomène de classe. La neurasthénie d’hitler est celle d’un receveur de postes. toute la visée, consciente est forcément pure idéologie, mauvais mythe, irréalisme. la bête, très malade, très dangereuse, très vigoureuse, pense avec précision dans le détail, s’exprime le plus habilement en s’exprimant confusément (le style, c’est la situation), elle agit brusquement, maladivement, « intuitivement », elle produit sans cesse des vertus faites de ripostes anticipées aux coups de l’ennemi. « tirer l’épée » peut sembler ridicule, contre les tories ce n’est pas ridicule, mais adéquat. l’antisémitisme non plus n’a rien d’« absurde », aussi répugnant soit-il. la nation opéra là sur le fantôme. la bourgeoisie, qui n’avait jamais eu l’hégémonie politique, créa ainsi un sentiment national (« contre les juifs » égalait « pour les frères sudètes »).
feuchtwanger zum abendessen hier, thema wieder ist hitler ein hampelmann ? f[euchtwanger] und der meisten hitlergegner konzeption, nach der h[itler] ein völlig unbedeutender mime ist, den die reichswehr engagiert hat, ihre geschäfte zu besorgen. hauptargument : der stil ist der mann, kein plan, keine originelle idee, feindschaft gegen denken usw. nun ganz abgesehen davon, daß hitler mir als großer mann durchaus willkommen ist, dh daß mir eine revision der bürgerlichen Vorstellung von großem mann (also von bürgerlicher große, von dem, was ein großer bürgerlicher politiker ist oder sein kann) akut zu sein scheint, weshalb ich ohne weiteres bereit bin, H [itler] als großen bürgerlichen politiker zu behandeln — scheint mir die feuchtwangersche konzeption, die eben die bürgerliche ist, weder vom propagandistischen noch vom historischen Standpunkt aus sinnvoll, man bekämpft hitler nicht, wenn man ihn als besonders unfähig, als auswuchs, perversität, humbug, speziell pathologischen fall hinstellt und ihm die andern bürgerlichen politiker als muster, unerreichte muster, vorhält ; wie man ja auch den faschismus nicht bekämpfen kann, wenn man ihn vom >gesunden< bürgertum (reichswehr und industrie) isolieren und >allein< beseitigen will, würde man ihn goutieren, wenn er >groß< wäre ? – aber auch eine tiefgreifende dramatische darstellung zb scheint mir nicht möglich, wenn übersehen wird, daß er eine wirklich nationale erscheinung, ein >volksführer<, ist, ein schlauer, vitaler, unkonventioneller und origineller politiker, und seine äußerste korruptheit, Unzulänglichkeit, brutahtät usw kommen erst dann wirkungsvoll ins spiel, die auswegloseste aller klassen, das kleinbiirgertum, etabliert sich diktatorisch in der ausweglosesten Situation des kapitalismus. die diktatur ist nur insofern scheinbar, als sie sich zwischen den weiterbestehenden klassen durchsetzt, so das >natürliche< (ökonomische) gewicht des großbürgertums (junkertums) zur verschärften geltung bringt und nicht >im sinn< des kleinbürgertums regiert ; es ist hand langertum, faustlangertum, aber die faust hat eine gewisse Selbständigkeit ; die Industrie bekommt ihren Imperialismus, aber sie muß ihn nehmen, wie sie ihn bekommt, den hitlerschen. das pathologische ist etwas durchaus klassenmäßiges, hitlers neurasthenie ist die neurasthenie des postsekretärs. alles zielhafte ist notgedrungen pure ideologie, schlechter mythos, unreal, die bestie, sehr krank, sehr gefährlich, sehr stark, denkt scharf im detail, drückt sich am schlauesten aus, wenn sie sich verworren ausdrückt (der stil ist die Situation), handelt sprunghaft, krankhaft, >intuitiv<, produziert dauernd fügenden, die aus not gemacht sind, die berühmten >stöße< sind lauter gegenstöße zu anti [zijpierten stoßen der feinde. >das schwert zu ziehen< mag lächerlich sein, gegen die tories ist es nicht lächerlich, sondern adäquat, der antisemitismus ist ebenfalls nichts »sinnloses«, wenn er auch etwas abscheuliches ist. die nation operierte da am phantom. das bürgertum, das die politische herrschaft nie bekommen hatte, schuf so ein nationalgefühl (»gegen die juden< war »für die sudetenbrüder<).